L'OEUVRE DANTESQUE DE MATTHEW BARNEY

Ventes aux encheres des commissaires priseurs

[ARTPRICE janv. 2011]

Matthew Barney est un être à part, que le grand public connaît surtout pour être le compagnon de la chanteuse Björk. Cet ancien sportif de haut niveau, joueur de football américain, s’est fait remarquer par un premier cercle d’amateurs d’art américains avec des performances artistiques, avant de développer un univers d’une grande intensité théâtrale dont l’imagerie aussi séduisante que dissonante réinvente la place du film dans l’art contemporain. Sa première exposition solo date de 1991 dans une galerie de Los Angeles. Quelques mois plus tard, ses œuvres se retrouvent exposées à New York, puis à la Biennale de Venise et la Whitney en 1993. S’ouvre d’emblée une voie royale alors qu’il n’a pourtant pas commencé l’œuvre qui fera de lui l’un des artistes les plus importants de sa génération. Le grand projet qui va défrayer la chronique est en effet un cycle de cinq films artistiques - soit sept heures de projection continue - intitulé Cremaster (du nom du muscle qui relie le cordon spermatique aux testicules, seuls muscles incontrôlables car à la merci de stimuli extérieurs) qu’il réalise entre 1994 et 2002. Cremaster est un véritable ovni dans le champ de l’art contemporain en inventant une nouvelle mythologie du cycle de la vie et du cheminement spirituel. L’univers de Cremaster oscille entre des rêves et des cauchemars peuplés d’une faune hermaphrodite, d’être mutants, d’hybrides luttant avec leur animalité, de satyres tentant des rites de passage. Ces histoires sans texte à la trame narrative déroutante regorgent de métaphores et d’incursions dans les mythologies païennes, réveillent les allégories et les rites, en passent par des références à l’art, à la technologie, l’architecture, la nature ou la pop culture. Les moyens mis à la disposition de Matthew BARNEY se trouvent à la hauteur de son ambition : on lui ouvre les portes du Musée Guggenheim de New York et du grand Opéra de Budapest pour tourner certaines scènes, Ursula Andress participe à l’épopée en faisait une apparition remarquée dans Cremaster 5.

 

Se pose alors la question du financement de ces longs métrages aux décors et accessoires excentriques. Nous pouvons rapprocher le fonctionnement de Matthew Barney à celui de CHRISTO et JEANNE-CLAUDE dont les projets monumentaux sont autofinancer par la vente de travaux « périphériques » à l’œuvre in situ. Barney bouscule également les règles économiques habituelles de l’art contemporain puisque le collectionneur s’engage en amont pour participer à la production de l’œuvre. Matthew Barney expose et vend donc des accessoires, des photographies, des dessins, des installations, et des costumes qui ont été utilisés lors du tournage. Les collectionneurs investissent ainsi par conviction et ne sont pas tenter de spéculer. De fait, les cas de revente sont rares et le marché des enchères de Matthew Barney n’est pas très dense : sur les quinze dernières années, seules 255 œuvres ont été proposées en salles des ventes et depuis le début de l’année 2010, seules dix œuvres ont été mises à l’encan… c’est six fois moins que Jeff KOONS et 24 fois moins que Takashi MURAKAMI !

Son record d’enchère culmine à 350 000 $ pour une installation issue du film Cremaster 4. Ce record remonte à 1999, quelques mois avant d’être lauréat du Prix Europa 2000 du meilleur jeune artiste. A l’époque, sa cote est au beau fixe grâce à ce score. Mais les pièces importantes telle que Cremaster 4, que l’on peut qualifier de muséales, sont rares et les amateurs ont surtout accès à des estampes et des œuvres photographiques dans une fourchette de prix abordable. Certaines lithographies changent de mains pour moins de 500 $ (Cremaster 5, vendue le 5 décembre 2009 chez Karl & Faber à Munich). Des œuvres plus intéressantes comme les photos s’échangent entre 3 000 et 5 000 $ en moyenne. Récemment la photographie Cremaster 2: The Royal Cell of Baby Fay, éditée sur 40 exemplaires seulement, se vendait 3 500 $ chez Christie’s New York (22 septembre 2010).

Le second marché de Matthew Barney, discret et contracté, n’est pas à la mesure de son œuvre si spectaculaire… son indice de prix étant au plus bas de la décennie, le moment est opportun pour enchérir sur ses œuvres .

Source © Artprice.com

 

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