JEFF KOONS RETROSPECTIVE CENTRE POMPIDOU

MUSEES - FONDATIONS - INSTITUTIONS
JEFF KOONS,
LA RÉTROSPECTIVE
Centre Pompidou

75191 Paris cedex 04
téléphone 00 33 (0)1 44 78 12 33
www.centrepompidou.fr
26 NOVEMBRE 2014 - 27 AVRIL 2015

Le Centre Pompidou présente à partir du 26 novembre prochain, la première rétrospective complète consacrée à Jeff Koons en Europe. Cette exposition sans précédent permet de prendre toute la mesure d’une oeuvre qui aura marqué depuis trente-cinq ans le paysage artistique et culturel contemporain.
Si Jeff Koons a fait l’objet de maintes expositions, présentant tantôt des ensembles précis de son travail, tantôt des sculptures spécifiques dans des environnements historiques donnés, aucune exposition n’a rassemblé son oeuvre en un parcours exhaustif et chronologique, couvrant l’entièreté
de sa production. Quelque cent sculptures et peintures composent cette rétrospective qui suit
tous les jalons de la carrière de l’artiste.

Image

 Balloon Dog (Magenta), 1994 - 2000
[Ballon en forme de chien (magenta)]
Acier inoxydable au poli miroir, vernis transparent
1 des 5 versions uniques
Pinault collection - © Jeff Koons
crédit photographique : © Jeff Koons

Conçue en collaboration avec le Whitney Museum of American Art, qui l’a présentée à New York
du 27 juin au 19 octobre 2014, l’exposition « Jeff Koons, la rétrospective » du Centre Pompidou invite le visiteur à poser un regard débarrassé de préjugés sur l’oeuvre d’un artiste parmi les plus célèbres et les plus controversés de notre temps, que Bernard Blistène, directeur du musée national d’art moderne et commissaire de l’exposition parisienne, considère comme « le dernier des Pop ».
Venues de toute part, les oeuvres exposées au Centre Pompidou sont devenues des icônes du temps présent : les aquariums de la série « Equilibrium » (1985), « Rabbit » (1986), « Michael Jackson
and Bubbles » (1988) ou « Balloon Dog » (1994-2000) ont gagné une immense popularité et marqué la culture visuelle contemporaine.
 
Image
Antiquity 3, 2009-2011
[Antiquité 3]
Huile sur toile
Photo : Tom Powel Imaging
Collection particulière, Courtesy Fundación Almine y Bernard Ruiz-Picasso Para El Arte
© Jeff Koons.
Construite sur un mode historique et chronologique, la rétrospective met en évidence les différents cycles du travail de l’artiste, depuis les premières pièces s’appropriant l’art de leur temps,
aux oeuvres actuelles dialoguant implicitement avec l’histoire de l’art classique. Elle met en évidence la cohérence du travail de l’artiste et ses lignes de force, en même temps que la diversité et
la richesse de sa force créatrice.
L’oeuvre de Jeff Koons s’est imposée au fil de différentes séries. Fragiles jusqu’au dérisoire,
les premiers « Inflatables » ont cédé le pas à des assemblages cherchant une synthèse entre Pop art et Minimalisme, comme ceux de la série « The New ».
Image
 One Ball Total Equilibrium Tank (Spalding Dr. J 241 Series), 1985
[Aquarium avec un ballon en parfait équilibre (série Spalding Dr. J 241)]
Verre, acier, chlorure de sodium réactif, eau distillée
et 1 ballon de basket
Edition 1 / 2
Photo: Douglas M. Parker Studios, Los Angeles Collection
de F.B.Z. and Michael Schwartz
© Jeff Koons
Avec les séries suivantes, Koons jette son dévolu sur l’iconographie de la culture de masse, porteuse
du rêve américain et de ses fantasmes. Ainsi, la série « Luxury and Degradation » (1986) duplique
les stratégies publicitaires déployées par les grandes marques, tandis que « Banality » (1988) fait la part belle à une imagerie populaire, mêlant rêves enfantins et suggestions érotiques à différents « hits »
de l’histoire de l’art. Koons revendique alors la réalisation d’artefacts glorifiant le goût des classes moyennes américaines, dont il se présente inlassablement comme le porte-parole.
Subversive et scandaleuse, « Made in Heaven » (1989-1991) brouille la frontière entre Koons et
son personnage à travers des mises en scène résolument pornographiques, offrant à l’artiste
et à son égérie matière à de multiples représentations. Koons devient alors « l’enchanteur pourrissant » d’une société où se mêlent confusément rêve et illusion, idéaux collectifs et violence.
Ayant éprouvé la monumentalité avec « Puppy » (1992) et « Split Rocker » (2000), Koons se confronte
à l’espace public. Avec la série « Celebration » (1994), et notamment le célèbre « Balloon Dog », il atteint un paroxysme technique et porte à son apogée la transfiguration d’objets triviaux en formes sculpturales accomplies, rutilantes et gonflées.
Image
Rabbit, 1986
[Lapin]
Acier inoxydable
Édition 1 / 3
Museum of Contemporary Art Chicago, Partial Gift of Stefan
T. Edlis and H. Gael Neeson, 2000.21
© Jeff Koons

De fait, l’idée du gonflable traverse tout l’oeuvre de Jeff Koons, comme en témoignent les séries « Popeye » (2003) ou « Hulk Elvis » (2007), que l’artiste fait réaliser en acier inoxydable à l’instar de l’emblématique « Rabbit » qui aura tant contribué à sa notoriété.
D’« Easyfun » (1999-2003) à « Antiquity » (2009-2014), Jeff Koons fait la part belle au devenir image
de la peinture. Utilisant le collage, il rassemble sur une même surface des éléments hétérogènes
qu’il fragmente et stratifie. Plus que jamais, une large place est accordée aux stéréotypes américains
- grands espaces, excès de nourritures indutrielles, super-héros et autres personnages de bande dessinée – stéréotypes auxquels Koons entremêle des références plus personnelles, allant de graffitis enfantins aux standards de l’art antique. Ainsi de ses derniers « Gazing Balls » (2013) qui juxtaposent des ornements de jardin à des moulages en plâtre de chefs d’oeuvre de l’art classique.

Cette exposition est organisée par le Whitney Museum of American Art, New York,
en collaboration avec le Centre Pompidou, Paris
Image
 Hulk (Organ), 2004 - 2014
[Hulk (orgue)]
Bronze polychrome et technique mixte
Édition 2 / 3
Photo : Tom Powel Imaging
Gagosian Gallery
© Jeff Koons

BIOGRAPHIE JEFF KOONS

1955
Jeff Koons est né à York, Pennsylvanie, de Henry et Gloria Koons.
1960
Ses parents encouragent son potentiel créatif et l’inscrivent à des cours de dessin.
1963
Koons peint des copies de maîtres anciens, que son père expose dans la vitrine de son magasin de décoration intérieure et qu’il vend à ses clients.
1972-1974
Koons étudie au Maryland Institute College of Art de Baltimore où il commence à s’intéresser à la peinture byzantine et à l’art populaire américain. Il peint des scènes et des paysages d’inspiration surréaliste. Après avoir téléphoné à Salvador Dalí au St. Regis Hotel, Koons passe une journée avec lui à New York.
1975
Étudie à la School of Art Institute de Chicago, où Koons suit l’enseignement des artistes Jim Nutt et Ed Paschke. Il se lie d’amitié avec ce dernier.
1976-1977
S’installe à New York, où il découvre la scène artistique du bas Manhattan (Patti Smith, Talking Heads). Ses amis, David Salle et Julian Schnabel, lui présentent la galeriste Mary Boone. Dans son appartement de la 4e Rue Est, il crée des sculptures avec des objets gonflables et des miroirs. Il travaille au service des adhésions du Museum of Modern Art (MoMA) pour recruter de nouveaux membres et sponsors.
1979
Commence la série Pre-New, avec des appareils électroménagers dont des aspirateurs montés sur des tubes fluorescents. Pour financer sa production artistique, travaille comme courtier à Wall Street.
1980
Sa première exposition The New a lieu dans la vitrine du New Museum of Contemporary Art de la 14e Rue. Sont exposées trois sculptures d’aspirateurs fixés à des tubes fluorescents et une boîte lumineuse sur laquelle est inscrit le titre de la série et de l’exposition.
1983
Koons commence les premiers dessins pour la série Equilibrium, composée de sculptures en bronze d’articles de sport, d’affiches Nike encadrées et d’aquariums contenant des ballons de basket flottant en équilibre. Koons fait appel au Prix Nobel Richard P. Feynman pour résoudre ce défi technique.
1985
L’International with Monument, une galerie de l’East Village de New York, présente les oeuvres de la série Equilibrium pour la première exposition personnelle de Jeff Koons. À partir de là, sa carrière se développe rapidement.
1986
Pour sa deuxième exposition Luxury and Degradation , à l’International with Monument, Koons explore les  classes sociales et leur mobilité. Immédiatement après, il crée une nouvelle série, Statuary. Koons expose avec un groupe d’artistes Néo-Géo à la galerie d’Ileana Sonnabend, où il présente pour la première fois son célèbre Rabbit en acier inoxydable. La Sonnabend Gallery le représente pour les vingt années à venir (avec une courte rupture dans le milieu des années 1990).
1987
Le Whitney Museum of American Art expose dans le cadre de sa Biennale One Ball Total Equilibrium. La collection Saatchi expose de jeunes artistes américains à Londres, sous le titre « New York Art Now ». Rabbit est choisi pour illustrer la couverture du catalogue. À l’invitation du conservateur Kasper König, il crée la sculpture en acier Kiepenkerl pour le Skulptur Projekte de Münster.
1988
Koons lance sa nouvelle série Banality, avec une campagne publicitaire dans quatre revues d’art pour annoncer les expositions qui se déroulent simultanément chez Ileana Sonnabend à New York, Donald Young à Chicago et Max Hetzler à Cologne.
1990
À la Biennale de Venise, une sculpture et des peintures de Made in Heaven, dans lesquelles Koons pose avec la star de films pour adultes et parlementaire italienne (1987 - 1992) Ilona Staller, alias Cicciolina, provoquent un scandale, conduisant un visiteur à lacérer les toiles avec un couteau.
1991
La série Made in Heaven, comprenant des peintures, des sculptures en cristal, bois et porcelaine, est exposée à la Galerie Max Hetzler à Cologne et chez Ileana Sonnabend à New York. Koons et Staller se marient à Budapest.
1992
À la Documenta de Kassel, Koons installe une sculpture de douze mètres de hauteur, Puppy, devant le château d’Arolsen à Hesse. La sculpture reproduit un terrier West Highland composé de centaines de milliers de plants fleuris. En 1995, une nouvelle édition sera installée à Sydney, équipée d’un système d’irrigation. Koons revient à New York avec Staller. Il installe son studio à West Broadway.
1993-1994
Commence la série Celebration, s’appuyant sur une imagerie festive et enfantine, et nécessitant la mise en oeuvre d’une production à grande échelle. La série célèbre les cycles de la vie et constitue, en partie, un hommage à son fils. Koons et Staller se séparent, puis divorcent.
1997-1998
Première exposition personnelle à la Galerie Jérôme de Noirmont à Paris, présentant des oeuvres majeures de la période 1977 - 1992. Puppy est acquis par la Solomon R. Guggenheim Foundation et est installé dans l’entrée du nouveau musée à Bilbao.
1999
Les retards de la production de la série Celebration conduisent Koons à commencer la série Easyfun, qui comprend des peintures et des sculptures murales réfléchissantes. Ces nouvelles oeuvres sont exposées à la Sonnabend Gallery.
2000
Split-Rocker, une seconde sculpture topiaire monumentale, est installé au Palais des Papes en Avignon dans le cadre de l’exposition « La Beauté ». Une autre version de Puppy, mondialement connue, est présentée devant le Rockefeller Center à New York. Commence la série Easyfun-Ethereal, qui est exposée au Deutsche Guggenheim à Berlin.
2001
Jean-Jacques Aillagon, président du Centre Pompidou, remet la Légion d’honneur à Jeff Koons au nom du président Jacques Chirac.Transfère son atelier new-yorkais de SoHo à Chelsea.
2002
Commence la série Popeye, dans laquelle il revient aux readymades et aux objets gonflables. Koons épouse Justine Wheeler.
2003
Première exposition des peintures et des sculptures de la série Popeye à la Sonnabend Gallery.
2004
Commence la série Hulk Elvis. La rétrospective présentée au Astrup Fearnley Museet for Moderne Kunst, à Oslo, itinère au Helsinki City Art Museum.
2005
Est nommé à l’American Academy of Arts and Sciences. Pour son 50e anniversaire, son épouse Justine
et son ami Jeffrey Deitch organisent une surprise-partie à la Deitch Gallery.
2006
Balloon Dog est installé sur le Grand Canal de Venise pour l’inauguration de la Pinault Collection
au Palazzo Grassi. Balloon Flower (Red) est installé devant le 7 World Trade Center, nouvellement reconstruit. Koons reçoit l’Artistic Achievement Award.
2007
Le président Jacques Chirac promeut Jeff Koons Officier de la Légion d’honneur. Il devient l’artiste vivant le plus cher au monde avec la vente de Hanging Heart (Magenta / Gold) chez Christie’s. Le Koons Family International Law and Policy Institute est fondé pour combattre les enlèvements et l’exploitation des enfants dans le monde.
2008
Commence la série Antiquity. Ses sculptures de la série Celebration font l’objet d’une exposition sur le toit du Metropolitan Museum of Art à New York puis à la Neue National galerie de Berlin. Le Museum of Contemporary Art de Chicago présente une sélection de ses oeuvres iconiques. Le château de Versailles ouvre ses portes pour la première fois à un artiste vivant avec l’exposition « Jeff Koons : Versailles », où une sélection de ses oeuvres est présentée dans les Grands Appartements.
2012
Première exposition personnelle en Suisse, à la Fondation Beyeler à Bâle. Expose à Francfort-sur-le-Main,
à la Schirn Kunsthalle avec une exposition de peintures, et à la Liebieghaus Skulpturensammlung où sont présentées ses sculptures aux côtés d’oeuvres historiques. La secrétaire d’État Hillary Rodham Clinton décore Jeff Koons de la médaille des Arts du Département d’État pour son engagement artistique exceptionnel dans le programme des ambassades et l’échange culturel international.
2013
Une exposition de peintures et de sculptures se tient à la Gagosian Gallery, pendant que les nouvelles sculptures de la série Gazing Ball sont présentées chez David Zwirner à New York. La vente de Balloon Dog (Orange) chez Christie’s établit un record mondial pour un artiste vivant.
2014-2015
Le Whitney Museum of American Art de New York, le Centre Pompidou et le Guggenheim Museum de Bilbao présentent une rétrospective majeure de l’ensemble de son oeuvre.