Hommage à Raymonde Godin par Julia Cserba

ecrits sur l'art

Hommage à Raymonde Godin par Julia CserbaTriste nouvelle : l’artiste Raymonde Godin nous a quittés le 31 janvier.

Sa dernière participation à une exposition collective remonte à 2019. Elle comptait parmi les 42 artistes dont les œuvres étaient présentées lors de l'exposition Femmes 1950. Au fil de l’abstraction, peinture et sculpture au Musée Soulages à Rodez. A peine quelques mois avant sa mort, elle pouvait se réjouir de voir ses tableaux exposés à sa fidèle galerie parisienne, à la galerie Convergences. Nous ne pensions pas que cette exposition personnelle, intitulée « Grandeur Nature » serait la dernière.

Raymonde Godin, née à Montréal en 1930, a passé la plus grande partie de sa vie en France. Après ses études artistiques, notamment aux Beaux-Arts de l’Université́ Concordia et aux cours spéciaux du Musée des Beaux-Arts de Montréal, pour échapper à sa famille très conservatrice et trouver sa liberté, elle choisit de vivre à Paris. Pour enrichir sa connaissance artistique, en 1954 elle s'inscrit à l'École du Louvre, fréquente régulièrement le musée du Louvre et recopie des chefs-d'œuvre afin de mieux comprendre leurs techniques, leurs structures, leurs compositions. Sa rencontre avec le peintre d’origine hongroise Paul Kallos la même année sera déterminante dans sa vie privée et artistique.  Tous les deux vivent à Paris déracinés, sans famille : l’une volontairement, l’autre subissant l’Histoire tragique du 20ème siècle. En dépit de leurs conditions de vie très difficiles, les deux jeunes artistes recherchent à la fois l'indépendance et la liberté dans leurs activités artistiques. Kallos et le peintre Georges Fehér introduisent Raymonde à la galerie Pierre, un nouveau chemin s’ouvre devant elle. En plus de pouvoir exposer ses peintures à la galerie, en prenant part au légendaire « vendredi de Pierre Loeb », elle fait connaissance des intellectuels du milieu de Pierre Loeb. Encouragé par Loeb, Godin, Kallos et d’autres artistes de la galerie se tournent de plus en plus vers l’abstraction. 

Après avoir quitté en 1961 leur minuscule appartement délabré parisien, où ils étaient contraints de travailler côte à côte, le couple s’installe dans une maison à Hay-les-Roses. Ici chacun possède son propre atelier. Bien qu’ils suivent attentivement le travail de l’autre, et que certains problèmes picturaux qui les préoccupent soient identiques, leurs œuvres sont fondamentalement différentes. Nous pourrions comparer leur respect mutuel avec celui de Vieira da Silva et d’Arpad Szenes, deux amis du couple Kallos-Godin. 

 

Hommage à Raymonde Godin par Julia CserbaEn plus de deux ateliers séparés, désormais ils possèdent un petit jardin si important pour Raymonde. La nature canadienne est profondément gravée dans ses souvenirs et prend de plus en plus de place dans sa peinture, restant présente jusque dans ses ultimes tableaux.  Comme écrit dans sa nécrologie son galeriste canadien Éric Devlin,  « Après 69 ans de vie continue en France et des années au Louvre à copier les maîtres anciens, Raymonde Godin est toujours demeurée une artiste nord-américaine. » Les lignes, les traits, les couleurs de ses tableaux et de ses dessins évoquant souvent les forêts, les arbres, la végétation de son pays natal justifient aussi bien cette constatation que les mots exprimés par l’artiste dans un de ses poèmes de 2017 : « Nos racines sont nourries d’un sol que nous retrouvons toujours au centre de nous-mêmes - surtout si nous l’avons quitté. » 

Après avoir vu au début des années ’80 une exposition au Musée des Arts décoratifs, Raymonde Godin se voit séduite par l’art japonais et chinois. Elle commence à étudier des œuvres de ces maîtres orientaux et à exercer la calligraphie. A partir de ce moment cette pratique et la connaissance approfondie de l’art extrême-oriental vont influencer son travail de peintre, surtout dans sa préoccupation principale, l’utilisation de l’espace. 

Les dernières vingt années de sa vie, Raymonde Godin habite d’abord avec son mari, puis seule dans une grande maison à La Baume de Transit, petit village avec des maisons dispersées au milieu de la Drôme provençale. Au cœur des vignobles, entourée d’un jardin étendu, de verger et de végétations provençales, Raymonde toujours nostalgique pour les espaces naturels québécois est charmée par la richesse de la nature qui l’entoure et par la lumière qui éblouisse sa maison, son atelier. En utilisant des couleurs plus vives qu’auparavant. Sur sa palette l’ocre et le rouge jointent souvent le bleu et le vert. Sur des dessins et des tableaux de grand format des motifs végétaux, comme des sarments, des vrilles, des arbres, des branches se transforment en signes, en trait, en taches.

Son travail de peintre ne l’a pas empêché de trouver le temps et l’énergie pour défendre l’œuvre de son mari disparu en 2001. Elle était présidente de l’Association des Amis de Paul Kallos depuis sa création. 

Moins connu par le grand public mais bien apprécié par les connaisseurs, beaucoup de ses œuvres se trouvent dans des collections privées et publiques, comme à l’Arts Gallery of Toronto, au Musée National du Canada, Ottawa, au  Musée d’Art Contemporain, Montréal, au  Musée National d’Art Moderne, Paris, à la Bibliothèque Nationale, Paris  et à la Bibliothèque Nationale du Québec, Montréal. Pour ses merveilleux vitraux réalisés à l’Église Sainte Thérèse de Nétreville à Évreux Raymonde Godin a été promue Chevalier des Arts et des Lettres.

Julia Cserba

22/03/2023

 

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