Alex Kanevsky

ecrits sur l'art

Alex KanevskyAlex Kanevsky : de la clarté à l’ombre et retour

texte de Jean-Paul Gavard-Perret

L’artiste américain Alex Kanevsky atteint une autonomie particulière dans la peinture du temps. Sans effets de mise en scène, sans attrape-nigauds inhérents à la figuration le peintre dévoile ce qu’il y a de plus secret dans l’être : son flot obscur auquel répond celui de l’œuvre, son désir sombre, son attente et une perpétuelle interrogation. Le spectateur se trouve placé devant ce qui ressemble à une peau dernière et la dernière image avant qu’une desquamation ait lieu. Chaque peinture  offre un plongeon dans le « trou » du tableau, dans le trou de mémoire.

De telles œuvres ne représentent jamais ce que Frank Stella nomme  «des mamelles qui gavent », elles offrent à l’inverse  une série de coupures dans et de l’image. D’où la hardiesse de ce travail autant impressionniste que proche d’un Goya. La peinture de Kanevsky décompose le corps avant de le reconstruire selon une figuration différente et parfois comme diffractée ou éclatée. Les classiques apparences picturales sont donc biaisées au profit d’une assomption inattendue : le regardeur glisse à l’intérieur de gouffres qui sommeillent (sur la toile et en lui) dans ce qui tient de la jouissance du regard mais aussi du vide, de la peur, de l’angoisse qu’il perçoit.

 
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 Alex Kanevsky J.F.H. 48″ x 48″, oil on board, 2011
Le règne  de la clarté (ou ce que nous prenons comme tel)  dans l’œuvre n’est plus que celui d’un faux jour : il est la vibration de l’ombre intérieure de femmes plongée dans une opacité existentielle qui se dresse en elle comme une muraille sur laquelle se colle leur désespoir  Toutefois ce rempart possède une porte qui sans doute peut s’ouvrir par ce que Kanevsky propose  et que l’on peut considérer comme la largesse de l’ombre, sa compassion imprévisible. En effet l’épreuve de l’ombre se transforme comme si parois  intérieures de ces modèles rendaient possible l’ouverture des portes vers une clarté. Certes pour ses femmes comme pour tous les êtres diurnes, l’ombre ne sera jamais franchie mais elle peut s’ouvrir, devenir en quelque sorte lumineuse.
 
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Le peintre américain ne préjuge pas pour autant d’un règne fondamental – sinon de la peinture dont la surface découpe la lumière dans la profondeur sans pour autant faire oublier que notre nuit parle mais  même si nous ne savons ou nous ne voulons l’entendre. Elle permet dans l’œuvre de faire surgir l’être selon des dimensions inaperçues. Dès lors il faut affronter les femmes terrassées du peintre, accepter la surprise première afin de voir ce qu’elles ouvrent à l’intérieur de nous-mêmes.
 
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 Alex Kanevsky R.W. 24″ x 24″, oil on wood, 2011

 

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 Alex Kanevsky J.F.H. with Four Doors, 36” x 58”, oil on wood, 2011
La clarté paradoxale de telles femmes éclaire. Sans elles il n’existe pas de lumière et elles rappellent que « la lumière n’est rien d’autre que l’ombre qui brûle ». Cette dernière est donc l’aliment de la clarté et lorsque la flamme s’éteint  c’est bien l’ombre qui gardera toujours le dernier mot de notre histoire avant que nous allions la rejoindre comme nous avons retrouvé les femmes du peintre américain.

 Jean-Paul Gavard-Perret
 

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