Urbaines Exposition à La Condition Publique de Roubaix sous le commissariat de Magda Danysz

Exposition d'art
urbaines

Urbain.es, une exposition sur la femme et ses représentations dans la Cité vues par le prisme de l’art urbain, c’est le projet ambitieux porté par la Condition Publique de Roubaix sous le commissariat de Magda Danysz. Après le succès de Street Generation(s) – 40 ans d’art urbain en 2017, évènement qui avait fait date en rassemblant 43 000 visiteurs, la Condition Publique et la galerie Danysz renouent avec leur collaboration pour proposer un parcours exceptionnel : 29 artistes, près d’une centaine d’œuvres, dont une partie créées spécialement pour l’occasion, se déployant sur un espace total de 1 500 m2. Un rendez-vous donné aux Roubaisiens et Roubaisiennes, ainsi qu'aux visiteurs de tous horizons, pour découvrir l’étendue et la richesse d’une autre histoire de l’art, dans laquelle la place des femmes dans la société et les engagements des artistes n’ont eu de cesse d’entrer en résonance ces cinquante dernières années.

La Condition Publique
14 place Faidherbe
59100 ROUBAIX
https://laconditionpublique.com/

Artistes : Yseult YZ Digan, eL Seed, Guerilla Girls, Maya Hayuk, Icy and Sot, Invader, Mark Jenkins et Sandra Fernandez, JR, Kubra Khademi, Lady Pink, Madame, Miss.Tic, Miss Van, Mode 2, Robert Montgomery, Eko Nugroho, Obvious, Quik, Edmond Marie Rouffet, Magda Sayeg, Saype, Swoon, T-Kid, Aya Tarek, Amalia Ulman, Zevs

Commissariat d’exposition : Magda Danysz, accompagnée de Stéphane Guerreiro

  • · « Cette exposition interroge les liens entre la femme et l’espace public : aussi bien la façon dont des femmes artistes s’emparent aujourd’hui de ces espaces communs, partagés, pour y intervenir artistiquement ; mais aussi la façon dont les artistes, quel que soit leur genre introduisent la figure de la femme dans leur travail de rue. »

- Magda Danysz

Icy & Sot, Let Her Be Free, 2016, Stencil and spray paint on canvas, 300 x 210 cmune exposition sur l'engagement dans l'art et la question féminine

Dès le début de l’art urbain, les artistes introduisent la figure féminine, ou des questions liées, dans leur travail, et ce indifféremment de leur genre. Mais en quelques décennies, ce sujet a beaucoup évolué.

Les pionniers du graffiti dit « old school » (T-Kid, Quik, Mode 2) peignent quasi-systématiquement des femmes plantureuses, inspirées de l'univers de la bande dessinée. Quant aux quelques femmes du mouvement graffiti de la première heure, elles s’incarnent aussi sous des formes aguicheuses, à quelques exceptions près comme chez Lady Pink. Seule une artiste comme Miss.Tic impose dès le début des années 80 des textes aussi engagés que poétiques. La silhouette qui les accompagne, peut-être son avatar, n’en demeure pas moins sexy mais elle introduit, tout comme Miss Van, davantage de profondeur, d’ambiguïté et de complexité dans la représentation de la figure féminine.

Pourtant dès 1989 aux États-Unis des voix s'élèvent contre cette manière de célébrer et mettre en scène la femme dans l'espace public, ou contre la sous-représentation des femmes au sein des institutions culturelles. Ainsi les Guerrilla Girls placardent à New York de grandes affiches s’offusquant du manque de présence des artistes femmes dans les collections des musées et surtout de la façon dont les femmes sont le plus souvent représentées dans les œuvres : nues.

L’omniprésence des images publicitaires dans la ville et la façon dont la publicité s’empare des corps féminins pour en faire des auxiliaires au service de la vente de produits alerte aussi l’artiste Zevs. En 2002 à Berlin, il découpe dans une monumentale bâche publicitaire le mannequin qui pose pour la promotion des cafés Lavazza. Au-dessus du trou béant dans l'affiche, il écrit : « Kidnapping visuel - Payez maintenant ! », questionnant ainsi cette façon stéréotypée de considérer et d’instrumentaliser la femme.

Pour ne pas se retrouver prisonnières de ces images figées, d’autres artistes privilégient des approches moins directes mais non moins revendicatrices de la place que peut prendre la féminité dans ce mouvement artistique, qu’il s’agisse d’œuvres abstraites et colorées chez Maya Hayuk ou de l’introduction du tricot dans l’espace urbain chez Magda Sayeg.

Magda Sayeg, Bali, 2010A l’orée des années 2000, les artistes urbain.es puisent une force indéniable dans la revendication de leurs engagements. Ainsi Yseult YZ Digan, ou plus récemment encore Madame, placent dans le paysage citadin les portraits de femmes évocatrices tant de poésie et d’hommage au passé, que de combats plus actuels. La figure de la femme devient aussi un corps qui s’assume et revendique sa présence dehors (Aya Tarek). Mais pour tou.tes ces artistes, les engagements ne se cantonnent pas à une réductrice défense d’un genre au détriment de l’autre. Ils s’inscrivent au contraire dans des démarches plus larges, qui permettent d’envisager la place de la femme dans nos villes et nos sociétés à l’aune d’autres enjeux, qu’il s’agisse du lien social (JR, eL Seed, Saype mais aussi à leurs manières Swoon et Mark Jenkins) ou encore des questions écologiques et migratoires (Eko Nugroho, Robert Montgomery, Icy & Sot).

Aujourd’hui l’art interroge aussi la notion même de l’espace public en élargissant son champ d’expression à celui de l’espace digital. L’artiste argentine Amalia Ulman œuvre ainsi dans et avec ce nouveau territoire qu’est Instagram, tandis que le collectif d’artistes français Obvious dont l'outil est l'intelligence artificielle propose de créer une œuvre sur les femmes ensemble.

- Magda Danysz

Danysz - Paris
Exhibition space :

78 rue Amelot
T. + 33 (0) 1 45 83 38 51
Open from Tuesday to Saturday 11AM - 7PM

 Atelier Danysz :

Cour de Varenne

By private appointment only

Danysz - Shanghai

Sales and Administration info:
158 Shuanglian Road Building 2K

Qingpu District

Danysz - London

Exhibition space :

4 Cromwell Place
SW7 2JE
T. : +44 (0) 20 8057 0764‌

 https://danyszgallery.com/fr/