Biographie Jean-François Guzranyi

Biographies d'artistes contemporains

Une odeur venue d'ailleurs.

En franchissant le seuil de l'atelier de Jean-François Guzranyi, une odeur vous invite vers un ailleurs.... partout des références : ethnologique comme ce magnifique masque africain et,  une mémoire d'un passé familial présent par ses objets divers : pendule, vieux bocaux, murs recouverts de souvenirs... Tout autour de l'artiste, des toiles renversées, soigneusement rangées contre les murs. Les fenêtres occultées n'offrent aucune évasion seules, les œuvres en cours, ouvrent l'unique perspective.

Jean-François Guzranyi


Dans un coin de l'atelier, un chevalet dressé, avec sur sa droite, une palette tablette, témoin de l'acte créateur, qui connaît, repentir, faiblesses, fougue et passions...
C'est la fabrique de toute cette alchimie, un autel ou l'artiste célèbre cette magnifique pâte picturale.
  
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 Jean-François Guzranyi huile sur toile intitulée Les satellites

Sa palette de couleur :
 le rouge domine avec toutes ses nuances, du rose au violacé,
 le jaune ocre naturel venant de variétés de schistes et de grès,
 le gris, le bleu, le vert olive,
 et le blanc kaolin...

Guzranyi pratique bien la peinture des maîtres anciens, porteur de la grande tradition picturale, avec cette technique mystérieuse, ces effets émaillés, ces glacis : la peinture à l'huile celle du repentir, du séchage lent ; huile de lin, de noix, d’œillette, d'hélianthe, de carthame... huiles essentielles.
Les vernis et résines, dammar, mastic, copal de Venise..... donnent aux couleurs une brillance qui rappelle l'émail, toute une alchimie qui déjà nous invite aux voyages.

Les partis-pris de l'artiste ont leur esthétique propre, leur codes et leurs récurrents. Il sont le témoignage d'un monde passé, perdu ou fantasme d'une irréalité qui devient réalité, par la force créatrice.
Paradis perdu réinventé et réinscrit.

Les nanas

Dans un travail antérieur, il est celui qui a affranchi le modèle, le libérant pour l'exhiber ses « nanas », femmes, objets, poupées, géantes émancipées qui gravitent dans un univers sombre, glauque, et nous questionnent librement, se glissent furtivement dans la peinture pour mieux aiguiser nos désirs profonds, nos fantasmes présents ou nos résurgences de l'enfance...
Le monde Guzranyi
  ….. sourire devant l’œuvre, c'est déjà l'accepter.....
  
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 Jean-François Guzranyi huile sur toile 146 x 114 cm intitulée Le temps des cerises Collection privée Troyes

Petit monde, qui, sans discontinuité, occupe tout l'espace, toutes ses images arrivent à fleur de toile, rémanentes, elles flottent entre l’œil et la main ; elles sont là, présentes, et constituent un vocabulaire précis d'êtres, de végétaux, d'objets, de personnages, dont l'inventaire fantastique nous amène dans ce monde merveilleux humoristique où se mêle la tendresse.
C'est bien dans cette révélation de son imaginaire fantasmagorique, qu'il puise toujours des valeurs découvertes dans l'enfance et inscrites à jamais dans sa conscience.

Toute cette population silencieuse, de formes familières réinventées, sont de véritables icônes païennes contemporaines, figures inscrites dans la peinture, elles ont pris corps dans l'énergie picturale et portent en elles cette grande histoire de la représentation.

Les poupées russes « Matriochka »....

….Jouets, poupées gigognes fabriquées en Russie à partir du dix-neuvième siècle, sont d'origine japonaise inspirée par l'imagerie du dieu Fukuruma. Ces poupées sont un symbole de fécondité. La version féminine est appelée babouchka, qui veut dire « grand-mère », et la version masculine est appelée dedouchka, qui veut dire « grand-père ».
C'est bien un objet du monde de Guzranyi, qu'il va décliner dans la peinture ; jeune enfant langé ou petite fille géante qui toujours nous regardent frontalement, une longue supplique, une douce prière dans la peinture.

La série rupestre
  ……..une grande diversité et une extraordinaire complexité.....

La série de toiles nommées « rupestres » se décline dans des formats différents, mais c'est bien toujours le même histoire, une peinture toute entière imprégnée d'humanité.
Il libère l'énergie en façonnant la matière, révèle les couleurs, capte la lumière.
La couleur dominante est noble porteuse d'ancestralité : un travail de la couleur comme seul cet artiste en possède le secret, un secret initiatique pour des pièces maîtresses de son travail.
On peut interpréter les formes, mais on est dans l'impossibilité de deviner le sens des figures, comme si la tradition qui les a engendré était perdue, les images ne parlent pas d'elles-mêmes, mais, si le sens est perdu, la relation avec le sacré semble évidente.
Ces projections incongrues, dans la matière picturale, dynamisent par la rupture, et font force dans la peinture.

Au delà du visible

L'évidente qualité plastique de cet artiste, tient aussi dans sa faculté d'emmener le « regardeur » à aller au-delà du visible, en libérant le regard, en induisant dans la vision le trouble de la reconnaissance, l'objet questionne par sa taille, par ses formes reconnues et inconnues, brouille la vision, c'est dans cette mise sous tension, qu'il amène à une confrontation objective de la peinture.

Son œuvre interroge en permanence le passé,, pour lieux se projeter dans le futur ; Jean-François Guzranyi est de la lignée des grands peintres : il porte le relais au plus haut niveau.

Maryse Bordet-Maugars
septembre 2007

 
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 Jean-François Guzranyi huile sur toile

Jean-François Guzranyi

Né le 15 octobre 1956 à Briey (Meurthe et Moselle) 

DIPLÔMES

 Beaux-Arts de Besançon, 1978
 Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Paris, 1980
 Diplôme Supérieur d’Arts Plastiques des Beaux-Arts de Paris, 1985, avec Mention très bien

PRIX OBTENUS

 1er Prix Victor Choquet et 1er prix Rocheron, 1985
 1er Prix du Salon de la Société Artistique de l’Aube (Troyes), 1987
 Prix Air lnter, le Portrait dans l’Art Contemporain, 1990
 1er Prix de la Nuit des Jeunes Créateurs, 1991
 Lauréat du Grand Prix de Peinture de l’Académie des Beaux-Arts et du Crédit Agricole, 1991
 Les Trophées de la couleur, 3ème prix Lefranc et Bourgeois, 1995
 Académie Intemationale de Lutèce, Médaille de bronze, 1995

EXPOSITIONS PERSONNELLES

 Grigny 2, 1982 et 1987
 La Galerie, Paris (6ème) Tevenot, 1986
 Galerie Etienne de Causans (Paris), 1989 et 1990
 Maison des Beaux-Arts (Paris), 1989
 Galerie Renée Fotouhi (New York), 1989
 Galerie Ultim-Art (Paris), 1990
 Galerie Art Communication (Berlin), 1991
 Galerie Triade, Suzanne Tarasieve 1994 (Barbizon)
 Galerie Art’O, Aubervilliers
 Membre de la Fondation Taylor
 Exposition à la Fondation Taylor (9ème), 2007
 Société Générale à Boulogne Billancourt, 2007

 SALONS – EXPOSITIONS DE GROUPE

Salon des Artistes Français (Paris), 1983, 1985
 Groupe Couleurs et Formes, Maison des Beaux-Arts (Paris), 1984
 Salon Réalités Nouvelles (Paris), 1985, 1987, 1988, 1989, 1980 et 1991
 Salon de la Société Artistique de l’Aube (Troyes), 1986 et 1988
 Salon des lndépendants (Paris), 1986
 Biennale lnternationale des Arts (Nogent-sur-Seine), 1986
 Salon d’Arts Plastiques (Bagneux), 1986
 Salon d’Arts Plastiques (Clichy), 1987
 Biennale du Noir et Blanc (La Garenne Colombe), 1987
 Dix élèves de l’école des Beaux-Arts de Paris (Evreux), 1988
 150ème- Anniversaire de lo naisonce de Claude Monet (Argenteuil), 1990
 Salon lnternational d’Art Contemporain (Monaco), 1990 et 1992
 Les Fêtes de Mai (Meurthe et Moselle), invité d’honneur, 1991
 Salon Grands et Jeunes d’aujourd’hui, PARIS, 1991
 Galerie Triade, Barbizon, Vive la peinture, 1990, 1991
 Espace Libergier, Union nord-est, REIMS, Crédit Agricole, 1993
 France-Japon, Télévision nippone, expositions à Tottori, Tokyo, Yammaguschi, Nagoya, Ishinomaki, Kitami, 1994, 1995
 Exposition annuelle d’art contemporain Sup’ T.G., Reims, 1992
 L’art à l’école, Ministère de la jeunesse et des Sports, Paris, 1995
 10 peintres invités par la Ville de Bernay et l’abbatiale de Bernay, 1995
 Quartier des arts, 6 peintres invités, ville d’Asnieres sur Seine, 1996 1996
 Centre culturel Louis Ratel, Bievres, 1997
 La Palette du Val de Marne, Le Perreux sur Marne, 2003
 Centre Culturel, Pierrefitte (Seine Saint Denis), 2004
 Saint Fiacre sur Maine, les Amis de Saint Fiacre, 2005
 Salon National d’Art de Rambouillet, 2005
 Salon de mai, 2006
 Salon de Mere (Yvelines) Invité d’honneur, 2006
 Espace interational universitaire d’art contemporain Paris XII à Lieusaint, 2006
 Regards sur l’Art Contemporain – exposition de groupe – Ministère de léducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche – invité par Maryse Bordet, 2006, 2007
Marché de l’Art à Aubervilliers, 2007

Art en Capital – Comparaisons à Paris Grand Palais, 2007

OEUVRES DANS LES COLLECTIONS PUBLIQUES (ACHATS)

 Musée de l’histoire du sucre, Berlin Zucker Museum
 Musée des Mines Allemand, Deutches Bergbau Museum Bochum
 The Delfina Studios Trust, Londres
 Musée de l’Hôtel de la Monnaie, Paris
 Beaux-arts de Paris
 Collections privées en France et à l’étranger

 REALISATIONS, ACTIVITES PEDAGOGIQUES

 Décor de Théâtre “Fleur de papier” d’Egon Wolff, Guichet Montparnasse, Paris, 1991
 Travail avec les enfants de la cité de la Maladrerie à Aubervilliers – association Kalusera,
 réalisation de 150 structures en bambou et toile, 2001
 Association “La Part de l’Art” artiste intervenant pour les enfants – Aubervilliers, 2006
 Réalisation par deux artistes, Pierre Duclou et Jean-François Guzranyi, pour la ville
 d’Aubervilllers à l’école Angela Davis (portrait d’Angela Davis) céramique d’1m30 sur 1m50 en
 collaboration avec des enfants, commande des services culturels Julie Cahen Ulloa, 2008

- depuis 1998 artiste-enseignant (assistant) stages de sculpture (taille directe, pierre et bois), CETEC (Centre d’entraînement aux techniques d’expression) Paris

- depuis 2000 artiste-enseignant (assistant) stages de sculpture (taille directe, pierre et bois), APASAP (association pour l’aide et le soutien aux arts plastiques) à destination des professeurs d’arts plastiques de la ville de Paris atelier Jean-Pierre Clement

  
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 Jean-François Guzranyi huile sur toile intitulée Histoire de France

Pierre Salinger
Former US Senator, Press Secretary to John F. Kennedy, renowned journalist, art collector

When I first met Jean-Francois Guzranyi in the early part of the 1980s, I was immediately highly impressed by the quality of his work. I immediately bought one of his paintings which has travelled across the world with me, but always above my bed. At the time, he asked me to write something for the guide to his next show. I wrote: ‘In 20 years, people will be beating on my door trying to get your paintings.’

It turned out to be totally accurate, but it didn’t take 20 years. Guzranyi has emerged as one of this world’s greatest and most talented painters. What is particularly important in his works is his ability to change subjects and style- from landscape, to personalities, from Russian puppets to the Arc de Triomphe, from distinguished sardines swimming in the sea to friendly dogs. But at the same time when you look at the color, you know it is the special way that Guzranyi controls it. His blues and greens are dominant and different, but they give you a sense of who is doing the painting. The Guzranyi style puts him at the top of the list of painters in this closing era of the 20th century, and I am sure will keep him in a dominant position when we move into the 21st Century. Bravo Jean-François, you are getting better every day, every week, every year.

Marcel LANDOWSKI
Secrétaire perpétuel de l’Académie des Beaux-Arts

Fidèle à sa vocation, l’Académie des Beaux-Arts s’emploie à défendre le patrimoine mais aussi à promouvoir la création artistique. Cette double dynamique associe le passé au présent, soulignant en cela l’unité de l’entreprise culturelle : faut-il le dire, il n’existe pas vraiment de création ex nihilo ; chaque œuvre, en son originalité profonde, n’est-elle pas inspirée ?

Originalité, inspiration, deux grands traits qui caractérisent les recherches de Jean-François Guzranyi, lauréat du Grand Prix de Peinture qu’ont décerné conjointement en 1991 l’Académie des Beaux- Arts et le Crédit Agricole. Heureuse découverte d’un talent qui déroute et interroge, faisant la part belle à l’imaginaire, libéré de toute pesanteur.

Mais la découverte n’est pas suffisante dans l’esprit des donateurs… Pour mieux encourager l’élan artistique, ils renouent avec la tradition des siècles passés qui supposait, outre la distinction ponctuelle, l’encouragement à la poursuite des travaux. C’est en cela que réside la particularité du Grand Prix de Peinture : plus qu’un simple prix, il s’agit d’une bourse d’étude permettant à l’a1tiste d’exploiter les arcanes de sa créativité, loin des tracasseries quotidiennes.

Après un an de rêves, de recherches, d’inventions ; il livre au regard du public un œuvre peint où se mêlent et se répondent les tensions d’hier et celles d’aujourd’hui : la continuité s’exprime ici en un flux de couleurs et de formes qui incite au voyage, voyage qui, à l’automne 1992, commence dans une nef riche de symbole, la Chapelle de la Sorbonne.