ELLEN VON UNWERTH
« LITTLE BEAST »
Du 26 septembre au 9 novembre 2013
Acte2galerie
41 rue d’Artois
75008 Paris
http://www.acte2galerie.com
http://www.ellenvonunwerth.comEllen Von Unwerth fait un retour en force avec acte2galerie à Paris pour son exposition inédite « Little Beast».
Cette sélection de photographies a été inspirée par un mouvement underground de jeux de rôle, apparu dans les clubs tokyoïtes et londoniens. Les protagonistes de ce mouvement sont des « fétichistes du fantasme »… mais plutôt que de s’habiller avec les classiques du bondage, ils revêtent des costumes en latex aux couleurs pop et acidulées de petits lapins, de caniches, de serpents, d’oiseaux ou de chevaux. Ellen, toujours à la recherche de nouveautés, a choisi le mouvement excentrique et ludique des « Little Beast » pour cette nouvelle exposition. |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
Ellen Von Unwerth continue d’adopter l’élégance du noir et blanc qui la caractérise, qu’elle ponctue d’images en couleurs flashy. « Little Beast » prouve encore une fois qu’Ellen Von Unwerth sait magnifiquement diriger ses modèles, laissant toujours flotter ses images entre mise en scène et spontanéité . Loin d’être de simples oiseaux en cage, ses égéries semblent prendre du plaisir à afficher leur côté provocateur et sexy. Sans jamais se prendre au sérieux, ce sont des petites bêtes espiègles et sauvages. Le grain, le cadrage serré et décalé, les couleurs vives ou les noirs et blancs d'une très grande énergie dans ses photographies offrent un regard différent sur ces jeunes femmes. L'artiste crée une scénographie érotisée, subtile et kitsch dans laquelle elle aime se jouer du fétichisme. |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
Ellen von Unwerth Biography |
1954 Born: Germany 1991 First prize at the International Festival of Fashion Photography |
Selected Exhibitions |
2013 ACTE2GALERIE , Paris 2007 Michael Hoppen Gallery, London 2006 Galerie Wouter van Leeuwen, Amsterdam 2005 Steven Kasher Gallery, New York 2004 Aeroplastics Contemporary, Bruxelles 2003 Studio Pin Up, Paris 2002 Nederlands Fotomuseum/Netherlands Photo Museum, Rotterdam |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
Books |
Snaps, 1994 Wicked, 1999 Couples, 1998 Revenge, 2003 Omahyra & Boyd, 2005 Plumes et Dentelles, 2005 Fräulein, 2009 |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
Films |
Ma femme s'appelle reviens - Röschen, 1981 I create myself - Demi Moore, 1997 Naomi - Katherine Hammett |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
Clips |
Bring it On - N’Dea Davenport, 1998 |
Photo Ellen Von Unwerth © Ellen Von Unwerth - courtesy acte2galerie |
ELLEN VON UNWERTH : SERRURES AU PARADIS par Jean-Paul Gavard-Perret |
Avec Ellen von Unwerth le regard court le risque de se noyer là où la photographe se plait à plier le réel par effet « d’eau » dans le courant dévié de la lumière. Chaque prise n’indique pas vraiment le lieu du corps : il l’expose rempli de ses énigmes en dessous affiolants. Pour autant on est loin du dogme chrétien de la Révélation : la figuration est autant sous la surface que dessus. La visibilité est à l’état liquide au moment où l’image par immersion se tord et prend un caractère ludique. Elle offre à la fois plus et moins que ce qu’elle donne à voir. Elle ne se veut plus la maison de l’être. Du moins de l’être seul car l’artiste parvient à lui communiquer ce qui pour elle est important. A savoir qui remonte à la surface et ce qui jusque là était resté au fond dans ce qu’on appelle la photographie « de charme ». A 18 ans Ellen von Unwerth rejoint le cirque Roncalli. Pendant une de ses prestations elle est repérée comme mannequin potentiel. S’ouvre pour elle une décennie sur les podiums. Pas forcément à l’aise devant la caméra dès l’âge de 30 ans elle passe derrière et expérimente un travail formel. Elle devient une des photographes de mode les plus demandées par Vogue, Vanity Fair, Interview, The Face, Arena et I-D et pour des campagnes publicitaires de Diesel, Chanel ou Miu Miu. La plasticienne immortalise les plus belles femmes du monde et fut la première à Britney Spears nue. Spécialisée dans les clichés « de charme » Ellen Von Unwerth a publié plusieurs livres de photographies dont « Snaps », « Wicked » et « Couples ». Son travail est montré dans le monde entier et le Moma lui a ouvert ses portes. Grain, cadrage serré et décalé, couleurs vives ou à l’inversenoirs et blancs de ses photographies offrent un regard différent sur la femme. L’artiste crée une scénographie érotique subtile et kitsch. En dessous chics ses modèles s’amuse avec le fétichisme que la créatrice met en scène selon un principe esthétique simple : « l’appareil photographique aime son modèle, ce dernier doit non seulement le séduire mais lui faire l’amour » dit-elle. Connaissant les femmes de l’intérieur elle donne de leur sexualité une image différente de ce qu’ils attendent comme de ce que proposent les photographes mâles. C’est sans doute pourquoi ses modèles aiment travailler avec elle. Elles se sentent à l’aise et non femmes-objets. Elles ne sont plus des oiseaux et semblent prendre du plaisir à afficher leur côté provoquant et sexy sans se prendre au sérieux. C’est, esthétiquement, un régal. Ellen von Unwerth permet d’atteindre ou de pénétrer ce qu’il en est de la trace du corps dans un langage qui le maquille, le double, le fausse mais le découvre tout autant par effet de surprise. Et c’est ainsi que viennent “ s’échouer ” superbement les regardeurs dans l'ubiquité que les photographies portent en elles au sein même de leurs habiles mises en scène. Humilité, simplicité dans la sophistication permettent d’aborder autant l’intimité des femmes. Et si ce travail sacralise le corps féminin il n’en fait pas pour autant un simple objet érotique. L'artiste reste d’abord intéresséee par le côté double des images. Elles sont à la fois dures et tendres, sans la moindre condescendance ou mollesse. Il existe un désir d’approcher par delà la peau au plus près du corps mais sans forcément le mettre à nu. Et ce dans des mises en scène qui ne sont plus des artifices mais des artefacts. La transgression passe toujours par cette théâtralité de la théâtralité afin de faire surgir une autre vérité Jean-Paul Gavard-Perret |