Erik Purienne, « Purienne »
par Jean-Paul Gavard-Perret
Avec le photographe sud-africain Erik Purienne chaque modèle reste la Sibylle énigmatique. Elle rappelle à l'innommable puisque c'est à partir de l'insensé de sa rencontre que le miracle optique se propage en emportant les nuits noires. Reste la tiédeur dans un mouvement de la marée. Erik Purienne bouscule la solitude, réveille - mais à peine - le corps tout en caressant le désir. Chaque photographie donne corps à une attente en clôturant chaque foi et provisoirement une forme, un espace : ils deviennent des interstices. Le corps cherche sa gravité pour ne pas totalement se volatiliser. Ou se volatilise pour révéler une présence. Une main parfois furète, détourne, gravite, descend presque jusqu'à nacre rose. Le photographe suggère des émergences, des gémissements, le vibrato des bouches, leurs prières. Mais tout demeure en suspens de ce qu'on nomme luxure.