Mehdi Charef : entre ruptures et continuités intertextuelles par Fabrice Venturini
En mai 1985, un film créa une véritable onde de choc sur les écrans français : Le thé au harem d’Archimède. Issu d’un roman publié en 1983 aux éditions du Mercure de France, son auteur, Mehdi Charef, signait là l’œuvre qu’il faut considérer comme le manifeste de la génération « beur ». Dès lors, de son premier à son dernier film, « Graziella », Mehdi Charef aura enfilé les perles…d’une métaphore filée ; et n’aura eu de cesse d’entériner la cause des altérités : intertextuelles d’abord, puisqu’elles surplombent son travail de faiseur d’images. Marilyn Monroe, Humphrey Bogart, Giuletta Masina, Jean Seberg et, in fine, Rossy de Palma, cohabitent ainsi - douloureusement ? - au sein des fictions Charefiennes. Chaque situation filmique, et finalement écranique, est, de fait, redimensionnée. L’ensemble constituant le gage de ce qu’un psychanalyste « concerné » analysait si bien : « arabe = rebeu = le beur = rebel ». A tout préjugé esthétique, par voie de conséquence…. |
Le Musée Prive - Art Magazine
À la vie à la mort !
La « solidarité sainte de l’artisanat » Par Fabrice Venturini À l’Estaque, faubourg de Marseille, le cabaret Le Perroquet Bleu sert de refuge et de point de repère à des personnages aux sensibilités contrastées. Leur vrai quotidien, c’est la communauté qu’ils y forment ensemble, pour le meilleur et pour le pire, avec le constant souci de « garder la tête hors de l’eau… ». Film pur et rare, À la vie, à la mort ! est un de ceux dont on aime dire qu’ils sont de circonstance ; de ceux qui résonnent comme une évidence, sans polémique ou sans partisan… |
LE CINEMA ET L'ADOLESCENCE PAR FABRICE VENTURINI
Le cinéma et l'adolescence ont en commun leur jeunesse, ils sont le trait d'union de toute une diversité mais n’échappent pas pour autant au problème d'une définition. En schématisant on pourra dire de l'adolescence qu'elle est un corps d'émotions où s'expérimentent toujours plus de limites. Alors que le cinéma est un corps d'images à la fois façonné et minutieux, quoique étendu dans ses approches techniques et thématiques. Mais la rencontre entre le cinéma et l'adolescence ne peut se limiter à de simples évocations de l’un et de l’autre, car ils s'épousent tous deux sous maintes représentations. Ainsi le cinéma destiné aux adolescents est-il histoire de fascination. Il éblouit, rassemble, communique aspirations et reflets d'une catégorie sociale toujours plus offerte à de nouveaux moulages. D’autre part on a pu différencier de plus en plus l’adolescent de l’adulte et confronter plus largement leurs perceptions réciproques au sein des écrits de fiction. LA FASCINATIONAfin de développer cette idée de fascination sous la forme d'une image suggestive, on pourrait comparer le cinéma adolescent au film de Giuseppe Tornatore intitulé Cinéma Paradiso ; nous sommes dans les années cinquante, en Sicile, où un jeune garçon découvre la magie du cinéma aux côtés d'un projectionniste. Tous deux deviennent complices, et c'est de ce nœud que naît une passion réciproque pour le septième art... Ce film est caractéristique d’un « dialogue » capital entre deux catégories d'êtres, le jeune et le moins jeune, destinés à cohabiter dans l'imaginaire cinématographique des générations à venir. Ainsi penser l'image, c'est penser cette rencontre. |
Festival de Cannes 2015
À l’occasion de sa 68e édition (13-24 mai 2015), le Festival de Cannes rend hommage à Ingrid Bergman en la choisissant pour figurer sur son affiche, succédant à Marcello Mastroianni. Icône moderne, femme libre, actrice audacieuse, Ingrid Bergman fut à la fois star hollywoodienne et figure du néoréalisme, changeant de rôles et de pays d’adoption au gré de ses passions, sans jamais perdre ce qu’elle avait de grâce et de simplicité. Sur l’affiche, l’actrice d’Alfred Hitchcock, de Roberto Rossellini et d’Ingmar Bergman, qui a donné la réplique à Cary Grant, Humphrey Bogart ou encore Gregory Peck, se dévoile dans l’évidence de sa beauté, offrant un visage serein qui semble tourné vers un horizon de promesses. Liberté, audace, modernité, autant de valeurs que revendique le Festival, année après année, à travers les artistes et les films qu’il choisit de mettre à l’honneur. Ingrid Bergman, qui fut Présidente du Jury en 1973, l’encourage dans cette voie… « Ma famille et moi-même sommes très touchés que le Festival de Cannes ait choisi notre merveilleuse mère pour figurer sur l’affiche officielle, l’année du centenaire de sa naissance", déclare Isabella Rossellini. "Son exceptionnel parcours a couvert tant de pays, des petites productions artisanales européennes aux grandes machines hollywoodiennes. Maman adorait son métier d’actrice : pour elle, jouer la comédie n’était pas une profession mais une vocation. Elle disait : 'Je n’ai pas choisi de jouer, c’est le jeu qui m’a choisie.'» |
© FDC / Lagency / Taste (Paris) / Ingrid Bergman © David Seymour Estate of David Seymour - Magnum Photos / http://www.davidseymour.com |
Jorge Arriagada Biography
One of the most prolific and versatile score composers in the history of contemporary cinema, known for his essential contribution to the films of Chilean director Raoul Ruiz. Their French debut Colloque de chiens (1977) won a Cesar for best short film, launching them as what has become the most productive and artistically creative duo in Latin American cinema history. Arriagada is a musical descendant of Arnold Schönberg. He studied composition and orchestral conduction at the National Music Conservatory in Santiago, Chile, subsequently obtaining a scholarship from the French Government to study expressionism with Schönberg's friend and student, Max Deutsch in Paris. Other relevant teachers were Olivier Messiaen in composition and Pierre Boulez in orchestra conduction. In 1972 he was awarded with a fellowship by the Guggenheim Foundation in New York, due to his contribution in the field of electronic music. Through more than 100 films, Jorge Arriagada has given proof of great virtuosity, exploring all possible genres and styles: classic, contemporary, folk music, jazz and tango, among others. Memorable scores include Silver Bear award winning films like Généalogies d'un crime (1997) and Jesse (1998). Recent full orchestral scores include the films Klimt (2006) and Le temps retrouvé, d'après l'oeuvre de Marcel Proust (1999), the later based on Marcel Proust's famous literary work. |
Visage écrit un film de Daniel Schmid
VISAGE ÉCRIT The Written Face Un film de Daniel Schmid
Un film suisso-japonais de Daniel Schmid avec Tamasaburo Bando, Han Takehara, Hakuro Sugimura, Kazuo Ohno, Yajuro Bando, Kai Shishido, Toshiya Nagasawa, Asaji Tsutakiyokomatsu, Hiroyuki Koga. |
LISBONNE STORY Un Film de Wim Wenders
par Fabrice Venturini Entre Images et sons... Jusqu'au bout du Monde Appelé d’urgence à Lisbonne par son ami cinéaste, un ingénieur du son constate l’absence de ce dernier, dont la grande maison vide ne laisse que peu de traces de leur projet de film. Séduit par la ville et guidé par ces bribes de pellicules, il se met à sa recherche, micro en main… Wim Wenders poursuit là sa longue réflexion sur ce qu’est vivre dans l’immédiateté de nos sociétés contemporaines (ce film constituant une sorte de second volet de Jusqu’au bout du monde). Il aurait pu l’intituler Lisbonne Stories, tant tout fonctionne à la manière d’un kaléidoscope dans ce flot d’images et de sons sereins, mais avertis. Qu’est-ce que filmer, qu’est-ce que sentir, et pour quoi faire ? Telles sont les questions phare de ce film prophétique, résolument anti-vidiots (dont on peut apprécier la saveur du néologisme, autant que la nécessité). Mais Lisbonne Story est aussi un film frais, pur, et dévoué au septième art ; on y découvre le métier de cinéaste. Wenders ne nous apprend pas à voir, il nous enseigne le regard et l’écoute, en technicien de l’intuition, entre images et sons. Film germano-portugais de Wim Wenders, avec Rüdiger Vogler, Patrick Bauchau, Vasco Sequeira, Canto e Castro, Viriato José da Silva, Manoel de Oliveira. |