Après sa formation et quelques voyages en Autriche et en Dalmatie, il retourne à Paris en 1934 où il publie un recueil de poèmes et de photos. Dès cette période, il travaille énormément avec les surréalistes et opte pour la photographie. En même temps, il apprend la gravure dans l’atelier de l’anglais William Hayter. La guerre ne laisse aucune chance à la survie du groupe des surréalistes dont Ubac se désintérresse à partir de 1942. C’est uniquement en 1946, en Haute-Savoie qu’il se passionne pour l’ardoise après en avoir ramassé un fragment sur lequel il commence à graver des dessins. Son intérêt nouveau pour ce matériau ne le quittera plus. Pourtant, il se remet à la peinture l’année suivante et fait sa première exposition dans la Galerie Maeght, avec qui il reste en collaboration durant toute sa carrière. A partir de ce moment, il travaille la peinture et l’ardoise en même temps. En 1951, il participe à la deuxième exposition du groupe CoBrA à Liège. En 1957 il s’installe dans un village de l’Oise. Ces ardoises sont gravées de plus en plus profondément et se rapprochent des reliefs. Les thèmes des labours et des torses deviennent récurrents dans son oeuvre. En 1965-66, il prend part à l’exposition rétrospective CoBrA à Rotterdam. L’ardoise lui sert tout d’abord pour des recherches graphiques avant de devenir, un de ses supports favoris. Malgré la difficulté du matériau, Raoul Ubac arrive à travailler cette pierre avec des outils de sculpteur donnant un rendu très proche du relief, alternant tout d ‘abord clou de charpente et burin. Il utilise par la suite des outils divers qui gravent, chacun de manière singulière son oeuvre. La lumière joue un rôle singulier car elle révèle une nuance de gris particulière, tirant parfois sur des teintes bleutées et donnant toute sa profondeur à une simple plaque d’ardoise.
1910 Naissance à Malmédy, petite ville des Ardennes belges.
1920-28 Etudes à l’Athénée royal de Malmédy. Randonnées à pied à travers une partie de l’Europe. Premier court séjour à Paris en 1928.
1930-34 Second séjour à Paris. Premier contact avec le groupe surréaliste. Inscription passagère à la faculté des Lettres, vite délaissée pour la fréquentation des ateliers de Montparnasse. Otto Freundlich le met en rapport avec les artistes « progressistes » de Cologne. Il s’inscrit à l’école d’arts appliqués de la ville, y travaille pendant plus d’un an, surtout le dessin et la photographie. Voyage en Autriche. Séjour prolongé en Dalmatie (Croatie). Retour à Paris. Publie en collaboration avec Camille Bryen et sous le nom de Raoul Michelet un recueil de poèmes et de photos intitulé Actuation poétique.
1936-39 Au cours de cette période, sa vie est étroitement liée à celle du groupe surréaliste, dont il partage toutes les activités. A partir de 1937, ses photos paraissent dans la revue Le Minotaure. En même temps, il apprend la gravure à L’Atelier 17 de Wiliam Hayter.
1939-45 La guerre fait éclater le groupe surréaliste. En 1940, Ubac se réfugie à Carcassonne en compagnie de René Magritte et de Jean Scutenaire. Rapatrié, il partage sa vie entre Paris et Bruxelles. Il collabore à la Main à plume mais fréquente surtout à Paris le groupe de la revue Message dirigée par Jean Lescure. Il y rencontre entre autres Eluard, Queneau, et surtout André Frénaud avec qui il va lier une amitié fructueuse. Il prend ses distances vis-à-vis du surréalisme.
1946 Au cours d’un séjour en Haute-Savoie, il ramasse un fragment d’ardoise dont la forme l’attire et, à l’aide d’un vieux clou, y grave un dessin. Il est fasciné et passionné par ce matériau qu’il n’abandonnera plus.
1947 Ubac se remet à la peinture. Il emploie des émulsions, surtout celles à base d’oeuf et évite de se servir d’huile. Il collabore à la revue Troisième Convoi et fréquente des artistes de la galerie Denise René comme Bazaine et ses amis.
1948 Il réalise la couverture de Voir, livre de Paul Eluard, illustré par plusieurs peintres.
1951 En janvier, Ubac présente sa première exposition de peintures à la galerie Maeght, où par la suite il exposera régulièrement. La même année, il organise à Wuppertal la première exposition de ses ardoises gravées et taillées. Celles-ci sont gravées de plus en plus profondément et deviennent de véritables reliefs. Il participe à la deuxième exposition CoBrA à Liège.
1954 Il reçoit le quatrième prix à l’exposition du Carnegie Institute de Pittsburgh (U.S.A).
1957 Ubac acquiert une maison à Dieudone dans l’Oise où il finira par habiter définitivement.
1961 Par l’ardoise, il aborde le corps, dans des torses très minces, striés de fines lignes, et le paysage, dans des reliefs aux lignes parallèles et rythmées. Il réalise un vitrail en verre antique de Braque, ainsi qu’un autre pour l’église de Varengeville.
1965 Il prend part à l’exposition rétrospective du groupe CoBrA à Rotterdam.
1966 Ubac expose à la galerie Maeght une vingtaine d’oeuvres, résultat des dernières années de travail. Ces peintures exécutées sur panneaux recouverts d’un mortier à base de résines synthétiques permettent les effets simultanés du relief et de la couleur. Les thèmes de ces oeuvres sont des labours et des torses.
1967 Maeght éditeur publie deux ouvrages illustrés par l’artiste : Vieux Pays, poèmes d’André Frénaud (13 eaux-fortes originales) et La Poésie française et le Principe d’identité, texte d’Yves Bonnefoy (2 eaux-fortes originales).
1968 Rétrospective de son oeuvre peint et sculpté au palais des Beaux-Arts de Charleroi, à celui de Bruxelles et au musée d’Art Moderne de Paris. Ubac participe également à des expositions collectives, notamment le Pittsburgh International, L’Art vivant 1965-1968 à la Fondation Maeght, Montréal II, et la VIIème Biennale de Menton.
1969 Expositions personnelles à la maison de la Culture de Reims et d’Amiens.
1970 Parution de la grande monographie consacrée à l’artiste et à son oeuvre aux éditions Maeght.
1971 Exécute 5 stèles, hautes figures féminines sculptées en bois recouvert de résine synthétique amalgamée. Exposition personnelle d’ardoises à la Comédie de Caen et rétrospective au château de Ratailly. Depuis 1967, en collaboration avec différents architectes, Ubac réalise de grandes mosaïques murales à Saint-Cyr, Orsay et Reims.
1972 Exposition à la galerie Maeght, à Paris.
1973 Exposition à la galerie Michel Vokaer, à Bruxelles.
1974 Exposition au musée municipal d’Evreux et à la galerie Maeght de Zurich.
1975 Expositions à la galerie Protée de Toulouse, au musée de Metz et au musée de Luxembourg.
1976 Ubac se consacre pendant deux ans à la réalisation de travaux monumentaux, au lycée de Tomblaine, près de Nancy, à la faculté de sciences de Villeneuve-d’Ascq, à Charleroi et à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris.
1978 Rétrospective à la fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence. Exposition au musée des Beaux-Arts du Havre et au musée d’Evreux.
1979 Comme un sol plus obscur, livre d’empreintes d’ardoises tirées à la main illustrant un poème de Claude Esteban
1980 Exposition chez Christopher Hewett (Taranman Gallery, London) d’une série de 24 ardoises de petits formats, qui diffèrent de la technique habituelle par leur aspect lisse et poli.
1981 Rétrospective au musée Saint-Georges à Liège.
1982 Exposition à la galerie Maeght à Paris de ses dernières ardoises et dessins
1983 Exposition Photos des années trente à la galerie Maeght de Paris. Réalisation par Charles Marq de 4 vitraux pour le choeur de la cathédrale de Nevers.
1985 Raoul Ubac, malade, se retire pour mourir à Dieudonne.
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