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Van der Meulen Giulia, 2021 Fusain sur papier marouflé sur bois, monté sur châssis 195 x 535 cm, unframed |
Collecte et représentation
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L’oeuvre de Valentin van der Meulen commence par un travail de recherche, et de collecte. Les images récoltées sont ensuite décontextualisées : l’artiste en extrait un fragment qu’il vient reproduire sur papier, par le biais du dessin. Par ce travail de représentation, Valentin van der Meulen explore la vie des images, et leur enrichissement par le regard : il s’attache à la représentation dans le sens premier du terme, c’est à dire une « présentification »,l’incarnation d’une image rendue présente – et donc sensible – par intervention plastique, et passée au filtre de la mémoire. Ce rapport entre image et mémoire nourrit la recherche plastique de Valentin van der Meulen et constitue le socle intime de son travail : une fois ses dessins réalisés, il s’attache à les altérer si bien qu’il en brouille le sujet : l’action performative laisse des traces indélébiles, autant de preuves que l’image a été digérée avant d’être recrachée, que ce que nous voyons est en fait la mémoire d’une image, elle-même devenue image qui en nous redeviendra mémoire.
Van der Meulen Sans titre mains, 2021 Fusain, pierre noire et peinture à l’huile sur papier marouflé sur bois, monté sur châssis 160,5 x 240,5 cm, unframed
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Image et altération
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Si le travail de Valentin van der Meulen commence par la recherche et le dessin, c’est l’altération qui dans sa pratique fait oeuvre, transforme l’image et lui donne vie, entre effacement, recouvrement et répétition.
Une fois le dessin achevé il peut en gommer la surface : à grands coups irréguliers de larges marques effacent l’image, l’altèrent pour la donner à voir autrement. C’est un mouvement qui fait trace, une trace qui fait image, ce que Valentin van der Meulen appelle ses indices d’action : la mémoire d’une destruction créatrice. Parfois effacé, le dessin peut également être recouvert de grandes traces de peinture noire, rapidement apposées à la brosse ou au balais, ou bien de papiers de couleur, qui sur le dessin jouent de la transparence et de la superposition. Enfin, dans ses recherches d’altération de l’image, Valentin van der Meulen s’est tout récemment penché sur une autre technique : la répétition, qui crée dans l’image réitérée d’infimes décalages, et un trouble pour le regardeur.
Van der Meulen Affiché(es) 11, 2021 Fusain et papier coloré sur papier marouflé sur bois, monté sur châssis 195 x 260 cm, unframed
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Ainsi, le travail de Valentin van der Meulen s’inscrit dans une recherche sur les rapports qu’entretient l’image avec le temps, la mémoire, la subjectivité et l’intimité du visiteur. Ce à quoi renvoie le titre de l’exposition :
MIRAGE, subst. masc., au fig. Illusion, apparence trompeuse
Van der Meulen Composition 2, 2016 Fusain, pierre noire et peinture acrylique sur papier marouflé sur bois, monté sur châssis 195 x 130 cm, unframed
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Né à Lille en 1979, Valentin van der Meulen vit et travaille à Paris. Il réalise sa première exposition personnelle à Lille en 2002 et a depuis eu l’occasion de montrer son travail en France et à l’étranger (Etats-Unis, Royaume-Uni, Suisse, Canada, Allemagne etc.), notamment par le biais de nombreuses participations à des expositions collectives dont, parmi les dernières : « Fil rouge » à la citadelle haute de Verdun (2021) et « Piedestal » à la Nuit blanche (2019). |