Jean Tinguely naît le 22 mai 1925 à Fribourg en Suisse. Après avoir terminé sa scolarité, il commence un apprentissage d’étalagiste dans un grand magasin à Bâle dès 1940, tout en poursuivant des études à l’École des arts appliqués de Bâle de 1941 à 1945. C’est pendant ces années que l’artiste découvre l’art de Schwitters et de Klee et qu’il se passionne pour le mouvement du Bauhaus.
Jean Tinguely s’installe à Paris en 1953.
Dès 1954, sa première exposition personnelle est organisée à la Galerie Arnaud. Tinguely participe à la Biennale de Paris en 1959, durant laquelle il noue des contacts avec le groupe « ZERO ». Les machines fantaisistes de Jean Tinguely qui comprennent des éléments programmés dus au fruit du hasard et appelés Méta-Matics suscitent toute l’attention du public. Ces constructions soudées avec des éléments en fer constituent une attaque ironique par rapport à l’ère technique.
Jean Tinguely s’installe avec Niki de Saint-Phalle en 1961. Outre leur relation amoureuse, une étroite collaboration les unit dès lors (depuis le projet Hon à Stockholm en 1966, le Paradis Fantastique en 1967 ou encore le Cyclop, le Jardin des Tarots ou la Fontaine Stravinsky dans les années 70-80). A New York, l’artiste participe en 1966 à l’exposition « The Machine » au Museum of Modern Art. Un an plus tard, Jean Tinguely est représenté à l’exposition universelle de Montréal avec Niki. Ses « machines » sont montrées une nouvelle fois en 1968 au Museum of Modern Art à New York dans le cadre de l’exposition « Dada, Surrealism and their Heritage ». La même année, le Museum of Contemporary Art de Chicago organise la première rétrospective portant sur ses oeuvres.
Dès le début des années 60, Jean Tinguely jouit d’une reconnaissance internationale, avec notamment la réalisation, à l’invitation du MoMA, de Hommage à New York (1960), sculpture monumentale qui s’auto-détruit dans une explosion créative et qui sera chroniquée dans les plus grands médias américains. Dès lors, les expositions s’enchaînent dans les musées prescripteurs de l’époque, et des représentations internationales se nouent simultanément avec des galeries telles que Iolas (France, USA), Bischofberger (Suisse), Minami (Tokyo), Staempfli (New York) et Dwan (Los Angeles).
La décennie 70 s’inaugure avec l’anniversaire des 10 ans du Nouveau Réalisme et La Vittoria, énorme sculpture-performance orchestrée par Tinguely sur la Place du Duomo à Milan. En 1972-73, débute une série de rétrospectives dont le premier volet a lieu à Bâle.
En parallèle, il s’investit sur des projets monumentaux comme Chaos I à Columbus, Indiana (1971-1974), le Cyclop (dès 1969, dans la forêt de Milly-la Forêt, un chantier qui s’étalera sur près de 25 ans) ou encore le Crocodrome en 1977.
Dans les années 80, Tinguely multiplie les projets de grande ampleur telle la Fontaine Stravinsky qu’il choisit de faire en collaboration avec Niki et crée des machines de plus en plus monumentales dont le Luminator, son ultime « Lampe ».
Son énergie demeure intacte même dans les dernières années de sa vie durant lesquelles il enchaîne les manifestations publiques et les rétrospectives spectaculaires comme celles du Palazzo Grassi et du Centre Georges Pompidou en 1988. Bouillonnant et se renouvelant sans cesse, il offre au public des installations majeures telle Mengele - la Danse macabre ou la Grosse Méta-Maxi-Maxi-Utopia aujourd’hui au Musée Tinguely.
Jean Tinguely meurt le 30 août 1991 à Berne.
|