Artprice : bilan mondial du Marché de l'Art 1er semestre 2015

Ventes aux encheres des commissaires priseurs

 

Les USA reprennent la première place à la Chine

1. Les USA reprennent la première place à la Chine 2. +9 % de croissance en Occident 3. Londres : deuxième place de marché de la planète 4. Produit de ventes global : 7,6 Mrd$ (-5 %) 5. Sélectivité vertueuse des lots et explosion de la cote des stars du Marché Fruit d’une alliance entre Artprice, le Leader mondial de l’information sur le Marché de l’Art, présidé et fondé par thierry Ehrmann, et son puissant partenaire institutionnel Chinois Artron et AMMA, le Rapport Annuel du Marché de l’Art mondial (1er semestre 2015) offre enfin une parfaite lecture du marché pour l’Orient et l’Occident.

Résultats globaux

Le total d'adjudications mondial, au cours des six premiers mois de 2015, s'élève à 7,6 Mrd$, par rapport à 8 Mrd$ au premier semestre 2014.

Forte croissance en Occident

Le produit des ventes de Fine Art augmente de +9 % en Occident par rapport au premier semestre 2014, tandis que le nombre de lots vendus baisse de -6 %. La qualité des oeuvres vendues aux enchères s'élève ainsi considérablement : la moyenne des prix pour des lots Fine Art passe de 29 000 $ à 34 000 $, ce qui constitue un gage sérieux de maturité du Marché de l'Art. La financiarisation du Marché de l'Art ainsi que l'industrialisation du secteur muséal tire incontestablement vers le haut la qualité des oeuvres proposées et, de facto, les prix. Les USA retrouvent leur première place face à la Chine

 
Les USA retrouvent leur première place face à la Chine

Le Marché américain affiche une croissance de +20 %, alors que le nombre de lots vendus reste stable : +2 %. Les USA pèsent à présent près de 30 % du chiffre d'affaires mondial pour 12 % du nombre de ventes. Plus que jamais, New York est la première place de marché pour les oeuvres de très haute qualité. 46 % lots furent couronnés par des enchères supérieures à 10 m$ à Manhattan : c'est plus de la moitié de toutes celles enregistrées dans le monde (84).

Ajustement du Marché chinois

Les ventes publiques chinoises, qui avaient progressé de +214 % entre 2009 et 2014, enregistrent un ralentissement sur la première moitié de l'année 2015. Le nombre de lots vendus a ainsi baissé de -39 %. Le produit des ventes enregistre quant à lui une diminution légèrement moindre : -30 % par rapport aux six premiers mois de 2014. La croissance chinoise est freinée mais cette baisse s'explique en partie par les mesures anti-corruption. Ces chiffres et synthèses, d'une grande précision, sont l'objet d'une longue collaboration avec notre partenaire institutionnel, le groupe chinois Artron, à travers AMMA (Art Market Monitor by Artron).

 
Le Royaume-Uni sur les talons de la Chine

Le produit des ventes publiques croît de +6 % en Angleterre. Une croissance qui s'ajoute à celle enregistrée en 2014 (+35 %) et confirme la puissance grandissante de Londres sur le Marché mondial. Sur le seul premier semestre 2015, le total des adjudications s'élève à 1,913 Mrd$. Le Royaume-Uni écrase l'Europe continentale par son chiffres d'affaires. Le Marché anglais conserve sa troisième position mais menace de passer deuxième, au détriment de la Chine : l'écart entre les deux puissances est à présent inférieur à 100 m$.

 

 De plus en plus d'acheteurs et de vendeurs

Le Marché de l'Art s'élargit continuellement. Le leader mondial Christie's annonce +24 % de nouveaux clients sur l'année, dont +16 % grâce aux ventes sur Internet. Patricia Barbizet, Présidente-Directrice Générale de Christie's, est parfaitement consciente de cette évolution et explique : « une génération de "digital natives" est apparue et les ventes en ligne sont devenues partie intégrante de Christie's » (Martine Robert, Les Echos, mardi 21 juillet 2015). De même, Sotheby's, dans son rapport semestriel, confirme elle aussi la croissance à deux chiffres de nouveaux clients grâce aux nouveaux canaux qu'offre l'Internet.

USA

Leadership

Les USA, portés par un dollar fort, reconquièrent leur position de leader avec 2,887 Mrd$, soit près d'un milliard de plus que la Chine (1,998 Mrd$), relançant ainsi la féroce compétition entre les premières puissances mondiales. Le produit des ventes aux USA a connu une progression de +108 % depuis 2010, alors que le nombre de lots vendus a augmenté de seulement +10 % au cours des cinq dernières années. Cette différence souligne le développement du Marché haut de gamme à New York : les prix augmentent plus rapidement que la rotation des lots, ce qui confirme la maturité du Marché de l'Art. L'explosion des prix est très nette au cours du premier semestre 2015, où le record aux enchères établi en 2013 par la vente du triptyque Three Studies of Lucian Freud (1969) de Francis Bacon (142,4 m$) a été battu deux fois au cours de la même soirée.

Une vente quatre fois remarquable

Le 11 mai 2015, la vente Looking Forward to the Past a rapporté 625,87 m$ d'adjudications chez Christie's. C'est bien plus que l'ensemble des ventes publiques organisées sur le sol français au cours des six premiers mois de 2015 (243 m$). Cette vente est remarquable pour quatre raisons :

• premièrement, elle ouvre la voie à une nouvelle sorte de session. En effet, pour Looking Forward to the Past, la Maison Christie's a choisi de décloisonner les périodes. Parmi les 35 lots mis en vente (un nombre particulièrement bas), 35 chefs-d'oeuvre réalisés depuis la fin du XIXème : des lots signés Monet, Magritte, Rothko, Warhol, Basquiat, Prince, Doig, etc. C'est le meilleur de l'Art Impressionniste, Moderne, d'Après-Guerre et Contemporain qu'a réuni la Maison de Ventes londonienne. • ensuite, avec 625,87 m$ d'adjudications pour seulement 34 lots vendus (un seul lot est resté invendu), Looking Forward to the Past enregistre la plus haute moyenne d'adjudications en une session de ventes : 18,4 m$. Elle est donc la plus prestigieuse soirée de tous les temps. • troisièmement, au cours de cette soirée, le record d'adjudications aux enchères publiques a été battu à deux reprises ! La sculpture d'Alberto Giacometti, L'homme au doigt (1947), achetée 141,3 m$ (frais inclus), est en effet devenue la sculpture la plus chère au monde (en ventes publiques) tandis que, quelques minutes plus tôt, Les femmes d'Alger (Version 'O') (1955) de Pablo Picasso était acquise pour 179,4 m$ (frais inclus) et devenait l'oeuvre la plus chère au monde (en ventes publiques).

• ensuite, avec 625,87 m$ d'adjudications pour seulement 34 lots vendus (un seul lot est resté invendu), Looking Forward to the Past enregistre la plus haute moyenne d'adjudications en une session de ventes : 18,4 m$. Elle est donc la plus prestigieuse soirée de tous les temps. • troisièmement, au cours de cette soirée, le record d'adjudications aux enchères publiques a été battu à deux reprises ! La sculpture d'Alberto Giacometti, L'homme au doigt (1947), achetée 141,3 m$ (frais inclus), est en effet devenue la sculpture la plus chère au monde (en ventes publiques) tandis que, quelques minutes plus tôt, Les femmes d'Alger (Version 'O') (1955) de Pablo Picasso était acquise pour 179,4 m$ (frais inclus) et devenait l'oeuvre la plus chère au monde (en ventes publiques).

• enfin Looking Forward to the Past est remarquable car elle rompt avec une longue tradition qui voulait que les deux Maisons régnant sur le Marché, Sotheby's et Christie's, organisent leurs ventes en parallèle. Au cours des dernières années en effet, les deux Maisons s'entendaient pour que l'une organise une session un jour et l'autre le lendemain. Mais avec Looking Forward to the Past, Christie's a laissé passer presque une semaine après la vente d'art Impressionniste et Moderne de sa concurrente et choisi en outre d'y incorporer des oeuvres récentes, à l'instar de la toile Gavin on the Phone d'Elizabeth Peyon, peinte en 1998.

Patricia Barbizet, Présidente-Directrice Générale de Christie's, souligne : « Quand, en 2001, les deux maisons ont été condamnées pour entente [illicite] par la Cour de New York, elles étaient jumelles. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas, chacune essaie de se démarquer ». (Martine Robert, Les Echos, mardi 21 juillet 2015).

Plusieurs autres résultats importants enregistrés au cours de Looking Forward to the Past :

• Peter Doig : Swamped (1990) vendue près de 26 m$ frais inclus. Cette même pièce avait été acquise chez Sotheby's à Londres le 7 février 2002, pour seulement 55 500 $ frais inclus. • Jean Dubuffet : Paris Polka (1961), 24,8 m$ frais inclus. • Chaim Soutine : Le Boeuf (c.1923), 28,1 m$ frais inclus.

LONDRES

Sotheby's bat Christie's sur son propre terrain

Domination de Sotheby's sur sa concurrente Christie's à Londres, en février comme en juin, pour les sessions d'Art Impressionniste et Moderne ainsi que pour les ventes d'Art d'Après-Guerre et Contemporain :

Art Impressionniste et Moderne : Sotheby's le 24 juin 2015 : 282 m$, soit la deuxième meilleure vente de sa grande histoire londonienne. Christie's le 23 juin 2015 : 112,9 m$, soit moins de la moitié du résultat de Sotheby's.

–  Art d'Après-Guerre et Contemporain :

Sotheby's le 1er juillet 2015 : résultat de 209,6 m$ (frais inclus), contre 150 m$ pour la même vacation thématique chez Christie's le 30 juin. Sotheby's fait fort, mais aurait pu faire encore bien mieux si elle n'avait ravalé un Francis Bacon de première qualité, deux Warhol phares ainsi qu'une très belle toile de Peter Doig. Ces quatre oeuvres auraient ajouté quelque 100 millions au résultat de la soirée.

Autres résultats londoniens importants :

• Gustav Klimt : Le portrait de Gertrud Loew (1902) : 38,1 m$ frais inclus. • Kasimir Malevich : Suprematism, 18th construction (1915) : 33 m$ frais inclus.

• Edgar Degas : La Petite danseuse de quatorze ans : près de 24,96 m$ frais inclus (nouveau record de Degas en trois dimensions ; cette oeuvre coûtait 19 m$ en 2009).

• Édouard Manet : Le Bar aux Folies-Bergère (1881) : vendue en 1994 pour 6,1 m$ (hors frais) puis 26,7 m$ (frais inclus) en 2015.

• Andy Warhol : One Dollar Bill (Silver Certificate) (1962) : 32,8 m$ frais inclus.

CHINE

Ralentissement de la croissance chinoise

Le produit de ventes a baissé de -30 % dans les salles de ventes chinoises (inclus Hong Kong et Taïwan), par rapport au premier semestre 2015. La Chine perd inévitablement sa première place. Ce ralentissement doit être imputé à plusieurs facteurs concomitants, à commencer par les mesures anti-corruption drastiques instaurées par le président Xi Jinping, qui paralysent momentanément les secteurs du luxe ainsi que le Marché de l'Art. En l'absence de définitions légales strictes, l'ensemble des citoyens à fort pouvoir d'achat de la République populaire de Chine se préservent en effet temporairement de tout achat extravagant. On remarque ainsi dans les salles de ventes une forte diminution des enchères millionnaires : 170 sur le premier semestre 2015 contre 286 au cours des six premiers mois de 2014. Par ailleurs, cet ajustement du Marché de l'Art présente de grandes similitudes avec l'évolution récentes des bourses chinoises. La réalité économique actuelle impacte inéluctablement le Marché de l'Art dans le pays.

Repositionnement

Ce ralentissement n'est pourtant pas un signe de désaffection de l'art chinois mais de repositionnement : aux artistes contemporains hyper-spéculatifs des années 2006-2008, les acheteurs préfèrent aujourd'hui des valeurs moins risquées. La logique du placement remplace l'urgence de la plus-value. Les achats se développent pour les travaux à l'encre (ancien-moderne-contemporain) et sur des artistes franco-chinois : après l'explosion des prix de Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun, on assiste à de fortes hausses de prix pour San Yu, Lin Fengmian et, encore discrètement, T'ang Haywen (en Chine). Ces chiffres et synthèses, d'une grande précision, sont l'objet d'une longue collaboration avec notre partenaire institutionnel, le groupe chinois Artron, à travers AMMA (Art Market Monitor by Artron).

FRANCE

Le décrochage

La France n'a jamais plus retrouvé la santé qui était la sienne avant la crise financière de 2009. Le produit des ventes publiques de Fine Art organisées sur l'ensemble du pays s'élève à 243 m$ seulement. C'est 16 % de moins que lors de l'exercice précédent, et la moitié du résultat de 2009 ! Le chiffre d'affaires semestriel de la France est aujourd'hui extrêmement marginal comparé à ceux des grandes puissances. Il ne pèse que 8 % des ventes américaines et 12,7 % des ventes anglaises.

Le Marché français porté par les artistes chinois

Les meilleures enchères en France portent aujourd'hui essentiellement sur des oeuvres d'influences franco-chinoises (artistes chinois ayant vécu et travaillé en France) : Zao Wou-Ki et San Yu tiennent quatre des cinq meilleures adjudications sur 1er semestre 2015. Pablo Picasso complète ce classement.

Transformation du Marché

Les Maisons anglo-saxonnes se sont emparées définitivement du Marché de l'Art français ! Sotheby's et Christie's représentent aujourd'hui à elles seules 2/3 du produit des ventes. Sur les 20 enchères millionnaires réalisées à Paris au cours du premier semestre, deux seulement n'ont pas été frappées par l'une de ces deux Maisons, mais par une enseigne française (Aguttes).

Sur le Marché haut de gamme, la France ne peut plus rivaliser un seul instant avec les USA, le Royaume-Uni et la Chine. La meilleure vente enregistrée en France sur le premier semestre 2015 s'établit à 4,2 m$ (pour "1.5.60" (1960) de l'artiste franco-chinois Zao Wou-ki), contre 179,4 m$ à New York (Les femmes d'Alger (Version 'O') (1955) de Pablo Picasso) et 47,6 m$ à Londres (Rome, From Mount Aventine de William Turner).

L'inexorable déclin du Marché de l'Art français, et des Maisons de ventes françaises, peut être observé à travers celui de l'emblématique Hôtel des Ventes Drouot. Cette institution séculaire, qui régnait autrefois en maître absolu, se débat aujourd'hui entre des difficultés à retenir ses commissaires-priseurs et une série de scandales judiciaires.

FOCUS DROUOT

Les meilleures enchères de Drouot récompensent les artistes franco-chinois
La France est naturellement pourvue en oeuvres des grands artistes aux influences franco-chinoises :
Zao Wou-ki, Chu Teh-Chun, San Yu et Lin Fengmian notamment.
A la fois très demandés en Chine et en France, ces artistes tiennent la moitié des meilleures
adjudications Fine Art de Drouot en 2015. De plus, près du tiers des adjudications supérieures à
100 000 $ récompensent des artistes d'origines chinoises.

San Yu
Cet artiste franco-chinois né en 1901 dans le Sichuan, installé à Montparnasse dans les années 1920,
ardent défenseur de Picasso puis ami d'Henri Matisse, est un pont essentiel entre la modernité
occidentale et chinoise.
De fait, ses prix ont explosé de près de 200 % sur la décennie, portés par une forte demande en
Chine, où il tient un record absolu à hauteur de 33,6 m$ frais inclus pour Flower, estimée 30 fois
moins cher (vente du 28 octobre 2013 chez Shandong Chunqiu International). Drouot doit à San Yu
ses deux meilleures adjudications 2015 (par ailleurs les seules adjudications millionnaires) avec
deux huiles sur toile en provenance de la collection Henri-Pierre Roché (1879-1959), qui a
collectionné San Yu comme il collectionnait Braque ou Picasso.

Lin Fengmian
Artiste d'origine chinoise ayant travaillé à Paris une génération avant Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun,
qui furent ses élèves, Lin Fengmian est l'un des grands précurseurs de l'art chinois du XXème
siècle. Initié à la peinture et à la calligraphie chinoises par son père, Lin Fengmian est l'un des
premiers artistes chinois à s'être initié à la peinture à l'huile en Europe, une technique étrangère à la
Chine des années 1920. Après une première formation artistique traditionnelle, il fait des études en
France de 1918 à 1925. De retour en Chine à la fin des années 1920, il incarne alors le modèle de
réussite pour ses élèves, dont Zao Wou-ki et Chu Teh-Chun qui prendront à leur tour le chemin de la
France après 1945. Il est à ce jour adoubé par plus de 20 enchères millionnaires frappées en Chine.

Les signes du déclin de Drouot
Le résultat des ventes à Drouot est aujourd'hui loin de celui réalisé en 2007. Le produit total des
ventes a perdu plus de la moitié de sa valeur en moins de dix ans. En 2014, le total d'adjudications
pour des lots Fine Art atteint tout juste 70 m€ (92 m$), alors qu'il s'élevait à 157 m€ (219 m$) en
2007.

 

Fuite des belles sociétés de ventes :

Le mouvement initié par Tajan en 1990 a été suivi par Artcurial en 2002. Puis Drouot subit de lourdes pertes en 2014 : Piasa quitte l’Hôtel en juillet, puis Cornette de Saint-Cyr fait de même deux mois plus tard. Or ces deux Maisons représentaient 17,5 m€ (22,9 m$) de produit de ventes Fine Art en 2014.

– Baisse de la qualité des lots

Notamment depuis les départs de Piasa et Cornette de Saint-Cyr. Christie's France, Sotheby's France et Artcurial, les trois premières Maisons parisiennes réalisent un produit de ventes trois fois plus élevé que les 70 sociétés de ventes volontaires (SVV) opérant à Drouot.

. Produit des ventes 2014 Sotheby's + Christie's + Artcurial = 228 m€ (300 m$)
. Produit des ventes 2014 Drouot = 70 m€ (92 m$)

 

Fort taux d'invendus

Le taux de lots Fine Art invendus à Drouot est de 48,9 % : près d'un lot sur deux ne trouve pas d'acheteur. Ce taux est de 27 % chez Sotheby's France et de seulement 24 % chez sa concurrente Christie's France, ce qui est révélateur de la faible qualité des oeuvres écoulées à Drouot.

– Effondrement des parts de marché en France et dans le monde

En 1950, Ader, premier commissaire-priseur français, réalisait un chiffre d’affaires équivalent à ceux de Sotheby's et Christie’s, et constituait à lui seul près de la moitié du chiffre d'affaires mondial. Aujourd’hui cette comparaison est absolument obsolète. Le chiffre d’affaires de l'ensemble des 70 sociétés de ventes volontaires opérant à Drouot est à peine de 70 m€ (92 m$), tandis que celui de Christie’s et Sotheby’s monde s’élève à 6,2 Mrd€ (8,1 Mrd$).

– Archaïsme

Les sociétés de ventes volontaires ont trop longtemps négligé d'agir comme des sociétés commerciales. Elles accusent aujourd'hui un énorme retard face aux puissantes stratégies marketing développées par les Maisons de ventes anglo-saxonnes Christie's, Sotheby's ou

Phillips, qui connaissent en revanche une très forte croissance, principalement sur Internet. Drouot manque cruellement d'une vision stratégique. Les ventes sur Internet ou les garanties de ventes ne sont toujours pas suffisamment développées. Enfin, de nombreux freins (taxe à l'importation, sur la plus-value, etc.), mis en place par le gouvernement français, pénalisent les commissaires-priseurs dans l'ensemble du pays, et ne favorisent en aucune façon la reprise des affaires à l'Hôtel des Ventes Drouot.

– Le scandale de Drouot (2009)

Alors que se termine l'année 2009, le scandale éclate : le détournement d'oeuvres d'art et le vol se sont institutionnalisés à Drouot. L’Hôtel abrite un vaste réseau de vols organisé par des commissionnaires. C'est un "système parfaitement établi et organisé", selon les sources judiciaires, qui nécessitera cinq ans d'enquête pour traduire les différents acteurs devant la Justice. Drouot, une institution vieille de plus de 150 ans, regroupait 73 sociétés de ventes volontaires (SVV, qui sont ses actionnaires) au moment où le scandale a éclaté. Son produit de ventes annuel était de 413 m€ (toutes catégories de biens confondues). En 2010 l'Union des commissionnaires de l'Hôtel des ventes (UCHV) est mise en examen pour "association de malfaiteurs", "complicité et recel de vols en bande organisée". En 2015, l'affaire n'est toujours pas terminée mais la machine judiciaire a prononcé le renvoi en correctionnelle de 49 personnes, dont six commissaires-priseurs et plusieurs "cols rouges" chargés de la manutention des objets, qui passeront en jugement pour "association de malfaiteurs" et "vols en réunion". Pour autant, toutes les personnes morales ou physiques visées au présent paragraphe sont présumées innocentes jusqu'à ce que leurs culpabilités aient été légalement et définitivement établies.

– Drouot aujourd'hui

A présent, Drouot compte 75 Maisons de ventes, dont cinq nouveaux actionnaires depuis 2015 : Art Valorem, De Baecque et associés, Daguerre, Copage Auction et Leclere. Plus de 1 300 ventes y sont organisées annuellement. Des travaux ont rafraîchi les trois étages ainsi que les sous-sols. De nombreux services ont en outre permis d'améliorer l'accueil des vendeurs et des acheteurs potentiels (escalators, restaurant, etc.). Mais tous ces changements risquent toutefois d'arriver un peu tard.

CONCLUSION

Le produit des ventes de Fine Art est en baisse de -5 % sur l'ensemble des salles de ventes de la planète, tandis que le nombre de lots vendus chute de -17 %. Une part importante de cette contraction correspond à celle du Marché de l'Art chinois, lui-même temporairement ralenti par des mesures gouvernementales visant à réduire la corruption dans le pays, ainsi que les récentes fluctuations économiques. Néanmoins, ce semestre doit être considéré comme un ajustement du Marché de l'Art chinois, qui a connu une croissance phénoménale au cours des dernières années.

La croissance occidentale (+9 %) est due principalement à celle des deux grandes puissances anglosaxonnes : les USA (+20 %) et le Royaume-Uni (+6 %). Or leur expansion ne peut pas être expliquée par un accroissement du nombre de lots vendus, qui reste stable. C'est donc la qualité des oeuvres proposées qui implique l'augmentation des prix qui de facto est un gage de maturité pour le Marché de l'Art. En effet, grâce à des stratégies marketing intensives (telles que les garanties de ventes et les ventes sur Internet) et une compétition rétablie entre les deux leaders, Sotheby's et Christie's, les grandes

Maisons de ventes se montrent plus que jamais capables de réunir un nombre extraordinaire de pièces rares. La vente Looking Forward to the Past (le 11 mai 2015 chez Christie's), qui réunissait 35 chefs-d'oeuvre, est l'exemple parfait de ce phénomène. Elle a enregistré la plus haute moyenne d'adjudications de tous les temps en une soirée.

Le Marchéé de l’Art est désormais mature et liquide, offrant des rendements de 10 % à 15 % par an pour les oeuvres supérieures à 100 000 $. Les prix de l’art ne cessent ainsi de changer d’échelle. Après avoir stagné sur une fourchette haute de 10 m$ dans les années 1980 puis atteint au cours des années 2000 la barre des 100 m$, ils ont franchi le 5 février 2015 selon « The New York Times » la barre des 300 m$ avec la vente d’un Gauguin par un acheteur qatarien. Cette échelle est, selon Artprice, « appelée à franchir le milliard de dollars très prochainement ».

L'évolution des ventes à Londres, qui menacent de dépasser le Marché de l'Art chinois tout entier, en dit long sur cette compétition économique qui existe aujourd'hui entre les grandes puissances de la planète. Plus que jamais, l'Art est au centre des rivalités internationales. La course est lancée, non seulement sur le Marché de l'Art mais également dans ce qu'il convient d'appeler aujourd'hui l'industrie muséale. Avec plus de 700 nouveaux musées créés par an, celle-ci est devenue une réalité économique mondiale au XXIème siècle. Il s'est construit plus de Musées entre 2000 et 2014 que tout au long des XIXème et XXème siècles. Cette industrie dévoreuse de pièces muséales est l'un des facteurs primordiaux de la croissance spectaculaire du Marché de l'Art. Selon une longue étude menée par Artprice portant sur toutes les ventes cataloguées, 22 % des oeuvres adjugées plus de 50 000 $ sont acquises par l'industrie muséale (Musées, Fondations, Centres d'Art Contemporain...).

Les leviers d’une telle croissance passent par la facilité d’accès aux informations sur le Marché de l’Art, la dématérialisation des ventes – le tout sur Internet avec 93 % des acteurs connectés – la financiarisation du marché, l’accroissement des consommateurs d’art (de 500 000 à l’Après-Guerre à 70 millions en 2015), leur rajeunissement, l’extension du marché à toute la Grande Asie, zone Pacifique, Inde, Afrique du Sud, Moyen-Orient et Amérique du Sud.

NB : Fine Art : peinture, sculpture, dessin, photographie, estampe, installation.

http://www.artprice.com (c)1987-2015 thierry Ehrmann

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