Martine Manfré itzinger, Carlo Guarienti, Premières oeuvres : entre réalisme, métaphysique et surréalisme, Mémoire de DEA sous la direction de Philippe Dagen, Université Paris I Panthéon Sorbonne, Paris, 2000. Carlo Guarienti, Il problema della pittura, Rome, 1993, in Palazzo Sarcinelli, giornale della mostra, Conegliano. Carlo Guarienti est un peintre, graveur et sculpteur, né à Trévise en 1923, qui a commencé son travail artistique en 1953. Bien connu sur la scène artistique en Italie, il l'est aussi à l'international et est toujours actif, à 98 ans. Il est considéré comme un maître de l'art italien du XXe siècle. Hors de tout tapage médiatique, les expositions de Carlo Guarienti sont fréquentées par un public fidèle et éclairé. Les expositions personnelles ne manquent pas dans les musées et galeries italiens mais aussi à Paris, Bruxelles, Amsterdam, Genève, Zurich et Londres. (2) Sa production est abondante et régulière et, si sa facture a évolué, le thème récurent de son travail est resté le même. Il mène depuis toujours une réflexion sur le passage du temps et sa perception au travers de la mémoire. Il ne s'agit pas seulement de sa mémoire personnelle mais aussi de la mémoire intrinsèque véhiculée par les objets. Chaque oeuvre se lit sous le prisme du temps qui s'exprime de différentes manières : les maitres renaissants ou flamands sont revisités par le peintre, les objets s'associent de manière anachronique, les figures se métamorphosent en monstres inquiétants, la surface picturale se constitue de strates chronologiques et devient palimpseste. Le mode de représentation et les techniques employées s'adaptent à la démarche intellectuelle, quasi obsessionnelle. Guarienti s'est toujours refusé à livrer tout élément biographique le concernant. Sans doute considère-il que sa peinture parle d'elle même. Mais le décryptage n'en est pas si aisé et l'oeuvre mérite que l'on s'y attarde. Né à Trévise en 1923, Carlo Guarienti est issu d'une famille très cultivée qui ne s'oppose pas à sa carrière de peintre mais exige de lui l'obtention d'un diplôme "sérieux" avant d'embrasser la carrière artistique. Il s'exécute et devient donc médecin mais n'exercera jamais. Sa connaissance du corps humain et son intérêt pour la psychanalyse et la philosophie s'avéreront utiles pour construire son oeuvre où la figure humaine jouera un rôle non négligeable. A l'âge de quinze ans il découvre l'argile et façonne ses premières sculptures et à vingt ans il dessine et peint déjà. Toutefois ce n'est qu'après la guerre qu'il se familiarise avec la peinture des grands maîtres, non plus dans les livres mais dans les musées. Il se souvient en effet que durant cette période, du fait de la montée du fascisme sous Mussolini puis de la guerre, «les musées étaient fermés et les fresques recouvertes de sacs de sable » (3). Après la guerre, Guarienti voyage donc en Italie, observe les paysages et les vestiges archéologiques, visite les musées où il est enfin face à l'oeuvre et, en 1949, il obtient une bourse du Ministère des Affaires étrangères qui le porte jusqu'en Espagne. (2) Il est exposé dans de multiples galeries parisiennes. On peut citer deux expositions en France qui ont marqué les médias : En 1977 le Musée des Beaux Arts de Caen lui a consacré une exposition monographique d'une soixantaine d'oeuvres dont le commissaire était Alain Tapié. Il a également participé à l'exposition Art et Architecture au centre Pompidou de 1984. https://www.centrepompidou.fr/fr/programme/agenda/evenement/crBxXa (3) Carlo Guarienti, Il problema della pittura, Rome, 1993, in Palazzo Sarcinelli, giornale della mostra, Conegliano. |
Ecrits sur l'art
John Harrison Levee (1924-2017) un peintre insuffisamment reconnu - Un texte par Martine Manfré Itzinger
A quand une exposition consacrée à John Levee dans nos institutions, qui pourrait être comprise comme un réveil ou, tout du moins,comme la réparation d'une injustice tardive faite à une grande figure de l'abstraction. La question est : pourquoi sa fortune critique n'est elle toujours pas à la hauteur de celle de ses contemporains? La reconnaissance de cet artiste majeur de l'abstraction semble toujours aussi discrète, bien en deçà de la renommée des artistes américains de sa génération tels que Rothko,Stella, de Kooning et consorts. Il serait peut être temps de rendre hommage à un artiste qui est venu et a vécu en France et dont les qualités créatrices, jamais remises en cause, justifieraient largement qu'une rétrospective lui soit consacrée en France et pourquoi pas à Paris dans sa ville d'adoption. Il semblerait que son indépendance d'esprit l'ait desservi car il est resté fidèle à une forme de liberté artistique jugée rebelle et a accordé plus d'importance à son art qu'au marché de l'art. Les protagonistes du théâtre artistique international lui en ont a apparemment tenu rigueur.
(2) - New York University, University of Southern California de Los Angeles, Washington University (3) - Patrick Reynolds, L'Expressionnisme Abstrait, Editions Le Musée Privé, 2007 |
John Levee archétype du héro Américain - John Levee archetype of the American hero
Autour du chiffre « Trois » dans l’art graphique… A propos de deux estampes.
« Composition » de John Harrison LEVEE, lithographie en cinq couleurs éditée à 30 exemplaires sur papier Johannot en 1954, aux dimensions de 66 sur 51 cm , acquise par le MOMA. « Grand Nielle n°2 » de Gérard TITUS CARMEL, sérigraphie en cinq couleurs éditée à 60 exemplaires sur vélin d’Arches, en 1997, aux dimensions de 90 sur 63 cm. Une sensation d’énergie contenue, de mouvements et d’équilibre émane de cette estampe de John Harrison Levée datant de sa période « Expressionisme abstrait ». Une paréidolie en forme de « machine » s’en dégage. L’équilibre de l’ensemble est tel que l’artiste est à même de nous en préciser le centre de gravité, situé au croisement des branches d’une figure en forme de « X ». Autour s’organise la « machine » dont la clef est à prendre dans un « rond postérieur » au positionnement pouvant aussi évoquer un réservoir ou un moteur... Trois angles orientés s’y inscrivent en traits clairs : vers le haut, vers le bas et, plus ouvert et doté d’une aura de profondeur, vers l’avant. Ils donnent à l’ensemble une assise dans l’espace. L’aplat rectangulaire et noir, en avant du « réservoir » fait contrepoids par sa masse à « l’outil » dressé en haut et en avant de la « machine ». Il participe à l’harmonie de l’œuvre. L’étude des tracés peints par John Harrison Levée manifeste une intention d’évoquer des vibrations, des mouvements . Ainsi la « roue » à l’avant, au moyeu noir, est dotée d’une cinétique évidente ; la ligne sinusoïdale au-dessus du « rond postérieur » est pleine à l’arrière mais soumise aux vibrations dans sa partie antérieure ; des petits traits multiples et verticaux évoquent en bas et à l’arrière de la « machine » la présence possible de gaz d’échappement… |
John LEVEE un des leaders de l’expressionnisme abstrait américain
L'expressionnisme abstrait américain : Franz Kline- John Levee – Robert Motherwell En 1929, le Museum of Modern Art (MOMA) ouvre ses portes à New York (USA). En 1933, le président des États-Unis, Franklin Delano Roosevelt, crée une aide économique pour les artistes. La scène artistique américaine se met en place. En 1936, l’exposition « Cubism and abstract art » est présentée au MOMA. Ces événements favorisent l’émergence de l’art abstrait américain dont le premier mouvement d’avant-garde est l’expressionnisme abstrait. Il se développe dans les années 1950-1960. Aucun manifeste n’a été rédigé. Les artistes ne s’engagent pas dans l’écriture, car pour eux, le langage plastique doit se suffire à lui-même. La principale nouveauté réside dans une nouvelle relation au geste. La photo montre à gauche le tableau de John LEVEE de 1955 (encre de chine 75 x 52,5 cm ) qui figure dans la collection du M.O.M.A. de new-York Voir également dans la Collection du M.O.M.A John Levee October 1, 1958 Dimensions 28 3/4 x 39 3/8" (73 x 100 cm) |
Autour du chiffre « Trois »…par Hervé Le Goaréguer
Gustave Miklos et la Hongrie - Un amour unilatéral - texte de Julia Cserba
La vente de la collection Jacques Doucet en 1972 a permis de redécouvrir l'Art déco aux collectionneurs puis progressivement au grand public. C’est à partir de ce moment que le sculpteur Gustave Miklos, figure emblématique de ce style, vénéré dans les années 1920-1930 et tombé dans l’oubli après la Deuxième Guerre mondiale, retrouve la place qu’il mérite sur la scène artistique internationale. Néanmoins, alors que ses œuvres sont devenues de plus en plus recherchées dans le monde, il est resté pratiquement inconnu jusqu’au début du 21ème siècle dans son pays natal, la Hongrie. Bien que Miklos ait définitivement quitté Budapest en 1909, il a toujours porté la Hongrie dans son cœur. Beaucoup de faits témoignent de son attachement à ses origines hongroises. Toutefois ce sentiment, comme dans le cas de Joseph Csaky, n’était pas réciproque. Quelques éléments complétant l’étude biographique très élaborée de Christiane Patkai ( 1 ) permettent de démontrer cette triste réalité. |
JOHN LEVEE LE CONCRET ET L’ABSOLU PAR JEAN-PAUL GAVARD-PERRET
Music by jorge arriagada for 41 films by RAUL RUIZ
Jorge Arriagada, compositeur chilien installé en France, issu d’un enseignement classique, a écrit la musique de tous les films de son compatriote Raoul Ruiz (Le Temps retrouvé, Mystères de Lisbonne) avant de participer aux films de Philippe Le Guay (Les Femmes du 6e étage, Alceste à bicyclette) et Barbet Schroeder (L'avocat de la terreur, Le Vénérable W). Jorge Arriagada, né le 20 août 1943 à Santiago, est un compositeur chilien installé en France. Spécialisé dans les musiques de film, il est surtout connu pour sa fidèle collaboration avec le réalisateur Raoul Ruiz. Biographie Jorge Arriagada est né le 20 août 1943 à Santiago du Chili. Il étudie la composition et la direction d'orchestre au Conservatoire National de Musique à Santiago. Il obtient par la suite une bourse de la part du gouvernement français lui permettant d'étudier l'expressionnisme avec Max Deutsch, élève et ami du compositeur et théoricien autrichien Arnold Schönberg. Il étudie également la composition avec Olivier Messiaen et la direction d'orchestre avec Pierre Boulez. En 1972, la Fondation Guggenheim de New York lui offre une bourse du fait de sa contribution dans le champ de la musique électronique. Installé en France depuis 1966, il y sert les films de plusieurs réalisateurs confirmés ou prometteurs, tout en composant les musiques de 44 films de Raoul Ruiz. Ses partitions pour le cinéma sont souvent des musiques symphoniques, mais aussi des pièces de musique de chambre. Il a ainsi donné sa version de la fameuse sonate de Vinteuil pour l'adaptation au cinéma du Temps retrouvé de Marcel Proust en 1999. Les genres qu'il a exploré incluent, entre autres, la musique classique, contemporaine, électroacoustique, ainsi que le jazz. En 2013 est paru chez Disques Cinémusique un CD intitulé Les Musiques de Jorge Arriagada pour les Films de Philippe Le Guay qui réunit les compositions originales de Jorge Arriagada pour Les Deux Fragonard, Les Femmes du 6e étage et Alceste à bicyclette. Il a été jury dans plusieurs festivals de cinéma, notamment à San Sebastian, São Paulo et Valencia (entre autres). Grand Prix Sacem de la Musique pour l'Image 2020. Grand Prix de la musique pour l'image pour la Sacem Source : Wikipedia Voir un autre article sur Jorge Arriagada paru sur LE MUSEE PRIVE |
|
IN FINE EDITIONS D'ART
En Mai 2021, évadons-nous artistiquement ! In Fine éditions d'art vous emmène en ce joli mois de Mai : admirer la lumière de Zao-Wou-Ki, accompagner Paul Durand-Ruel et les Post-Impressionnistes, mener l'enquête dans l'atelier des Changenet, visiter Chambord avec Lydie Arickx, prendre place à la table des dijonnais, concourir au Prix de l'AICA, faire le singe à Chantilly, se laisser conter les grands mythes avec Marie de Mahenge. Nos nouveautés à paraître disponibles en Mai 2021 ! Diffusion CDE / Distribution SODIS Retrouvez nos actualités sur Facebook https://www.facebook.com/infine.editionsdart Instagram https://www.instagram.com/infine.editionsdart/ Pinterest https://www.pinterest.fr/infineeditionsdart/ Twitter https://twitter.com/infine_editions et sur www.infine-editions.fr Marc Alexis Baranes Directeur des éditions In Fine éditions d'art Tél. 01 87 39 84 62 mabaranes(at)infine-editions.fr |